Politique

Rébellion interne et actes graves de sédition: Le syndrome du PDS rattrape l’APR

Le ‘’fils’’ d’Abdoulaye Wade, Macky, est sur les traces de son ‘’père’’. Il a créé l’Alliance pour la République (APR), en réaction à ce qui se faisait à l’époque au sein de leur parti commun, le PDS, mais aussi du Gouvernement dans lequel il a occupé de très hautes fonctions.

Exactement comme le Pape du sopi, lorsque Senghor régnait en maître sur le Sénégal, il avait cru devoir ‘’changer’’ le fonctionnement des choses en mettant sur pied une nouvelle formation politique.

C’est vrai que l’APR est arrivée beaucoup plus vite au pouvoir que le PDS, pour qui il a fallu bourlinguer pendant 20 ans contre des Socialistes déterminés à rester.

Malgré tout, après 12 ans de gestion, le pouvoir de Wade s’est effiloché, il a été moins attrayant avec ce projet de dévolution monarchique qu’on lui attribuait, et surtout ce troisième mandat qu’il a tenu à faire.

Macky, lui, n’aura fait que 7 ans avant de voir une rébellion interne défier son pouvoir au sein de sa propre formation politique.

Manifestement, l’APR est en train de subir le syndrome du PDS. Ce dernier a éclaté alors en mille petites formations politiques (partis et mouvements), même si le parti résiste toujours. Affaibli, son Secrétaire général négocie avec son adversaire redoutable, Macky.

Wade qui a régné sur un grand parti, est aujourd’hui obligé de négocier avec un de ses anciens lieutenants, parce qu’affaibli par les querelles intestines à sa formation politique.

Aujourd’hui, le même syndrome guette l’APR. Faute d’une vraie opposition offensive, excepté le cas Ousmane Sonko, l’APR est en train de faire végéter sa propre opposition interne.

Moustapha Cissé Lô, après la défénestration de Sory Kaba et de Moustapha Diakhaté, mène les hostilités. Il attaque le parti d’une façon frontale, sans sommation parce qu’il sait qu’il ne sera pas facile de se séparer de lui.

Le secret d’El pistolero, c’est qu’il est détenteur de beaucoup de secrets et n’hésitera pas à déballer une fois éjecté du parti. C’est pour cela qu’il est encore épargné.

Il a su créer les conditions d’un équilibre de la terreur, exactement comme dans la guerre froide.

Pendant qu’il est attaqué par Yakham Mbaye, toujours dans les habits d’un secrétaire d’Etat à la communication, Alioune Badara Cissé et bien d’autres se frottent les mains parce qu’il porte leur combat.

Amadou Bâ, le Ministre des Affaires étrangères, subit, quotidiennement, des attaques en règle de la part de ses frères de parti alors qu’il n’a jamais posé d’actes ou fait de déclarations de sédition. On lui a juste prêté des intentions de…

Pourtant, Macky, le grand Manitou, a tout fait pour qu’on n’en arrive pas là. Il a raisonné, expliqué, menacé, sans résultat. Il a évité, tout récemment, de se prononcer clairement sur l’éventuel troisième mandat, justement, entre autres raisons, pour éviter que la guerre de succession ne s’installe à l’APR, en vain.

L’APR ressemble d’autant plus au PDS qui a perdu le pouvoir, qu’ici, personne n’a attendu la fin de mandat de Macky. Ceux qui appellent au calme travaillent dans les coulisses pour s’arroger les premiers rôles. La bataille de positionnement fait rage.

Malheureusement, dans cette situation, Macky fait, parfois, de mauvais arbitrages. Il s’éloigne des uns et se rapproche des autres. Il en sanctionne certains et en épargnent d’autres qui commettent pourtant des fautes plus graves. En somme, c’est un mauvais arbitre.

Et ce qui est plus grave, c’est qu’avec les locales et les législatives, les masques vont tomber. Les difficultés seront plus acerbes parce que les investitures créent en général d’énormes frustrations, surtout si celles-ci couvaient. Et comme ce sont certainement l’une des rares occasions de voir les rêves des laissés-en-rade se réaliser, ils risqueraient même de quitter la barque APR.

Comme quoi, le parti au pouvoir ne tient que parce que Macky est encore aux commandes. Et ce dernier en est d’autant plus conscient qu’il ne compte que partiellement sur son parti.

La preuve, il est, d’une façon permanente, dans une recherche frénétique d’alliés de tous genres.

Assane Samb

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

Articles Similaires

1 sur 126

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *