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Plages sales, quais de pêche impraticables…, les côtes sénégalaises à l’agonie

Des plages sales, des quais de pêche quasi impraticables, des attractions touristiques qui ne donnent plus envie d’être visitées, voilà le décor désolant qu’offrent la plupart des zones côtières.

La pollution marine est devenue importante au point de placer le Sénégal parmi les pays les plus pollués au monde. Déchets industriels, action humaine, absence de maitrise du péril plastique, pêche industrielle et manquements dans le système national d’assainissement, voilà autant de faits qui menacent la zone côtière sénégalaise, autrefois appréciée de par sa beauté. Zoom sur cette pollution marine aux répercussions tout autant négatives sur la pêche artisanale et la sécurité alimentaire. La rédaction revient sur la pollution en question dans ce dossier appuyé par l’Ecole Supérieure de Journalisme, des Métiers de l’Internet et de la Communication (E-JICOM).

Ngor, le village lébou niché à côté de l’ancien aéroport, fait partie des lieux de résidence privilégiés de la bourgeoisie dakaroise. Toutefois, ce privilège de vivre dans un quartier « nanti », ne confère pas à ses habitants tout le confort qu’il faut. Ngor est menacé par la pollution marine. La cause, un système d’assainissement y déverse ses résidus. La plage du virage est menacée par cet égout qui est devenu le réceptacle de tout ce qui est déchets plastiques, pneus usés, bouteilles vides et même des cadavres d’animaux. En plus de cela, la pollution ménagère et industrielle a fini de colorer les eaux de la plage en une noirceur énigmatique, caractéristique de son impureté.

Autre lieu, autre constat tout aussi pitoyable. Soumbédioune, avec ses pirogues, qui s’offrent à la vue de celui qui emprunte la corniche ouest et son village artisanal jadis une des curiosités touristiques à Dakar, est dans une situation qui rebute le moindre visiteur. Une saleté faite de déchets plastiques et une boue occasionnée par la longue stagnation des déchets l’étouffent. Qui plus est, une montagne d’impuretés est en passe de transformer la plage en une sorte de Mbeubeuss bis.

Sur les lieux, les vagues tantôt nonchalantes tantôt effrénées, viennent terminer leur course sur ce dépotoir à ciel ouvert. Habitude ou manque de solutions, les usagers des lieux en ont fini par se familiariser à ce décor lugubre. Pieds nus, pantalons en toile retroussés jusqu’aux genoux, Modou Faye, de retour d’une quête en haute mer est stoïque devant la situation. « C’est vraiment sale ici, mais on n’y peut rien. De toute façon, on n’a pas d’autres solutions que de supporter. La pêche est notre gagne-pain », dit-il tout en prêtant attention à sa prise qui fait déjà l’objet de convoitise.

La plage de Soumbédioune est connue par les Dakarois de par ses savoureuses grillades de poissons accessibles à toutes les bourses et vendues dans les soirées après le retour des aventuriers de la mer. Ce commerce est en train toutefois de perdre son aura. « Maintenant, les clients se font désirer. Beaucoup n’aiment pas manger sous une odeur nauséabonde », se désole Maty, une jeune dame qui est dans ce business depuis plusieurs années. A Soumbédioune, un canal d’évacuation des eaux de pluies qui traverse plusieurs quartiers vient s’y jeter, comble du malheur ! L’objectif de ce canal est détourné par les populations qui ont fini d’en faire un dépotoir d’ordures au grand dam de Soumbédioune, l’attraction touristique et quai de débarquement en perte d’attractivité.

Dépollution de la baie de Hann : Une attente qui dure

La baie de Hann qui fut l’un des plus beaux sites de Dakar, au point d’être comparé aux belles plages brésiliennes de Rio de Janeiro a perdu son lustre d’antan depuis plusieurs années. Elle est polluée, très sale et croule sous le poids des déchets. En plus des rejets domestiques, elle n’a pas pu supporter l’importante quantité de rejets industriels. En effet, la baie de Hann se trouve dans une zone à forte concentration d’entreprises.

Entre résolution des problèmes causés par la réticence des populations, choix des entreprises et mobilisation du financement nécessaire, la baie de Hann attend sa dépollution annoncée depuis une quinzaine d’années maintenant. Toutefois, Il est à signaler qu’à la date du vendredi 14 Septembre 2018, une convention de financement a été signée entre l’Etat du Sénégal et le Royaume des Pays Bas pour un montant de 20 millions d’Euros, soit 13 milliards de Francs CFA. Une somme qui est venue s’ajouter aux 33 milliards octroyés par l’Agence Française de Développement et la Banque Européenne d’Investissement pour financer les travaux.

TRAITEMENT DES EAUX USEES : La capacité de la station de Cambéréne dépassée

Dakar souffre du manque de traitement de ses eaux usées. La capitale Sénégalaise a un problème d’assainissement. La seule station de Cambérène ne saurait combler le gap. Rodwan El Ali de l’Océanium trouve qu’il devrait en avoir au moins une dizaine d’autres pour traiter les eaux déversées en mer. « Le traitement des eaux ne peut être géré par une seule station dans une ville comme Dakar », trouve-t-il. Woré Gana Seck, la présidente de Green Senegal, est du même avis que le plongeur de l’Océanium.

L’assainissement de Dakar ne peut être assuré que par l’unique station de Cambérène. « La seule station d’épuration de Cambérène n’est pas suffisante pour traiter toutes les eaux usées de Dakar. C’est pour cela que les eaux sont déversées au niveau du technopole et ailleurs. Si on avait une usine de traitement dans la zone de Mermoz, les eaux seraient traitées avant d’être déversés en mer».

Cette station d’épuration de Cambérène ne traite que 13% des eaux domestiques, selon des chercheurs. En plus de son incapacité à traiter toutes les eaux infectées de Dakar, la station est vétuste. La première filière de la station d’épuration de Cambérène est construite en 1987. A l’époque, elle avait une capacité initiale de 100.000 équivalents- habitant. En 2005, sa capacité de traitement a été renforcé afin d’atteindre 300.00 équivalents- habitants. Cette capacité de traitement déjà insignifiante, sera donc incapable de supporter l’accroissement de la population.

En effet, Dakar est le point de chute de nombreux ressortissants des régions intérieures et d’autres nationalités. Mieux, plusieurs organisations internationales et autres grandes entreprises y ont installé leurs quartiers. D’après les estimations, 3 630 324 habitants vivaient à Dakar en 2018. Ce qui représente 23 % de la population sénégalaise. En 2019, la population de Dakar est estimée par l’Agence nationale de statistique et de la démographie (Ansd) à 3.732. 284 hbts soit une hausse de plus de 100.000 hbts en une année. Un accroissement galopant donc, quand on sait qu’en 1970, seuls 400.000 habitants vivaient dans la capitale sénégalaise. Le taux de croissance annuel de Dakar est de 5%.

POLLUTION A JOAL : L’aire marine protégée menacée

La pollution n’est pas sans conséquence à Joal. Zone stratégique dans la pêche artisanale et aire marine protégée, des impacts liées à la pollution sont notées. Selon le président du comité de gestion de l’aire marine protégée et secrétaire général de l’interprofessionnelle de gestion du quai de pêche, Abdou Karim Sall, il y a une régression notoires des herbiers marins. « En 2013, ils pouvaient atteindre 90 cm.

Présentement, ils ne dépassent pas 10 cm », dit-il. Pis, ajoute-il, « ces herbiers marins ne sont pas profonds d’où leur facilité à être impactés par la pollution ». La pollution de la mer à Joal est une réalité. En effet, dit Abdou Karim Sall, « le courant marin ramène les déchets de Mbour et Pointe Saréne à Jaol à cause de sa position ». Par ailleurs observe-il, des quartiers situés à côté de la plage et remballés avec des ordures, influent sur l’hygiène de la plage en période hivernale à cause des déchets amenés par les eaux pluviales.

La cause de la pollution marine à Jaol, c’est aussi ces deux grandes usines de transformation des produits halieutiques qui déversent quotidiennement leurs déchets en mer. En plus, avec les milliers de personnes qui utilisent chaque jour le quai de pêche, les déchets domestiques constituent un véritable problème à Joal. En effet, la ville n’a pas de système d’assainissement. Le conservateur de l’aire marine protégée de Joal Fadiouth, le capitaine Cheikh Diagne, trouve que Joal est étranglé par les ordures, un problème qui compromet tous les efforts en matière de gestion de l’environnement et de la biodiversité.

Par ailleurs ajoute-t-il, le plastique, une fois qu’il intègre le milieu marin, les espèces comme les tortues marines le confondent à la méduse d’où son impact sur la mortalité des tortues marines. Il tient à préciser qu’avec 174 km2, l’aire marine protégée de Joal joue un rôle important dans la reproduction des poissons. L’alerte est importante car, estime-t-il, avec un certain degré de pollution, les eaux deviennent toxiques et ne pourront plus jouer le rôle écologique qu’il faut pour la remontée biologique des espèces marines. Le capitaine Cheikh Diagne précise que l’aire marine protégée de Joal est affectée par la pollution sous ses différentes formes.

Il s’agit de la pollution liquide à travers la problématique de la gestion des eaux usées à cause des égouts qui se déversent en mer, au quai de pêche, et les déchets domestiques mal gérés. A signaler que le quai de pêche de Joal n’est pas dans une situation d’extrême propreté. Les nombreux camions frigorifiques qui y viennent, chaque jour, y laissent une eau stagnante. A cela s’ajoutent les algues verdâtres amenées par la marée, les eaux des ménages et les nombreux résidus fibreux. Le quai de pêche de Mbour, une autre zone de pêche, n’est pas mieux loti. C’est une saleté notoire qui le caractérise.

STATION DE CAMBERENE : Des milliards pour sa modernisation

A signaler que gouvernement a pris la décision de moderniser la station d’épuration de Cambérène. Un financement d’un montant total de 42 milliards FCFA avait été mobilisé pour déplacer l’émissaire de Cambéréne. Ce projet vise, selon l’Office Nationale de l’assainissement du Sénégal (Onas), la modernisation et l’augmentation de la capacité de la station d’épuration des eaux usées de Cambérène qui va passer de 19 000 à 92 000 m3/jour, le déplacement de l’émissaire existant.

La longueur de la partie terrestre du nouvel émissaire projeté est de 5, 3 km alors que la partie marine est de 1, 2 km. A terme, le projet permettra de contribuer substantiellement à l’amélioration des conditions sanitaires et environnementales des populations de l’agglomération Dakaroise. Mieux, il aidera, selon la structure en charge de l’assainissement, à améliorer les conditions de rejet des eaux usées traitées dans l’océan. Si l’on en croit l’office National l’assainissement du Sénégal, la réalisation des travaux augmentera la capacité des eaux épurées au traitement tertiaire de 5700m3/ à 11000m3/j.

POLLUTION MARINE : Une catastrophe négligée

Le niveau de la pollution dans les eaux sénégalaises est anormal. Les environnementalistes sont unanimes sur la question. La directrice pays de l’ONG Green Sénégal, Woré Gana Seck, sonne l’alerte. Les usines qui sont installées depuis l’indépendance sur la côte sénégalaise n’ont pas inscrit le respect des normes environnementales dans leurs charges. Selon Woré Gana Seck, elles déversent leurs déchets comme les hydrocarbures et les résidus chimiques dans la mer.

L’environnementaliste et Conseillère économique social et environnemental trouve que cette pollution due à des produits chimiques a atteint un niveau inquiétant à Thiaroye avec les industries chimiques qui y sont installées. Dakar n’a pas aussi une situation reluisante. Des Almadies à l’Ile de la Madeleine en passant par Soumbédioune, on ne peut pas naviguer à cause de la pollution, déplore Woré Gana Seck. Soumbédioune est pollué par les eaux usées déversées par le canal 4, au point que toute la zone qui va de Soumbédioune aux Mamelles est envahie par l’odeur des fosses septiques. Et le niveau de la pollution est très au-delà de la norme. « Si on doit l’évaluer sur 1/10, je crois que la pollution est 7/10 à Soumbédioune », dit-elle.

Le comble à Soumbédioune, les pêcheurs ne peuvent pas avoir un agrément pour exporter leurs poissons à cause du niveau élevé de la pollution. Le scaphandrier et plongeur à l’Océaninum, Rodwan El Ali, peint un tableau sombre de la situation. « Le niveau de la pollution sur les côtes sénégalaises est catastrophique. Les usines déversent leurs déchets. On ne traite pas les déchets, des charrettes versent les ordures ménagères à leur guise dans la mer ».

Le comble est, fustige-t-il par ailleurs, que des chalutiers déversent leurs cales dans la mer. Chose qu’ils ne peuvent pas se permettre dans les pays occidentaux. Le mal fait à la mer est aussi ressenti avec la forte présence du plastique dans les eaux marines. A plus de 40 km des côtes sénégalaises par endroit, les plongeurs tombent sur des déchets plastiques. « Il y a des endroits quand on plonge jusqu’à 40 km de Dakar, on tombe sur des sachets plastiques. Le plus loin que j’ai fait de Dakar, c’était à 60 km il y’avait des sachets plastiques ».

GESTION DU PLASTIQUE : Le Sénégal étale ses limites

Tout porte à croire que l’Etat du Sénégal est dépassé par la gestion du plastique. Les dégâts sont là et aucun mécanisme n’est pour le moment en mesure de réparer tout le préjudice causé par ce type de déchets. Les industries qui utilisent le plastique dans leurs activités commerciales deviennent de plus en plus nombreuses. Les déchets plastiques continuent à orner le décor des villes.

S’exprimant en novembre 2018, lors de la célébration de la journée du recyclage qui avait comme thème « Recyclage plastique au Sénégal : enjeux environnementaux, économiques et sociaux », le directeur des financements verts et des partenariats au ministère de l’Environnement et du Développement durable, Amadou Lamine Diagne, déplorait qu’en dépit des 193 mille tonnes annuelles de déchets plastiques, seules 8000 tonnes sont recyclées. Le 5 juin 2018, l’ancien ministre de l’Environnement et du développement durable, Mame Thierno Dieng, lors de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement, avait estimé la production journalière de déchets plastiques à potentiellement 1500 tonnes de déchets solides urbains. Un taux qui fait un cumul de 99 700 tonnes de déchets plastique par an.

Le ministre avait aussi signifié que les emballages plastiques représentent 78% des déchets. Pis, selon l’autorité, il y a aussi une augmentation relative de près de 15% de déchets plastiques en 15 ans. Le ministre Mame Thierno Dieng avait aussi indiqué à l’époque que 1800 milliards de déchets plastiques sont enfuis au fond de l’océan et le chiffre ne cesse de croitre. Face donc à tous ces problèmes, l’Etat du Sénégal avait décidé d’initier une loi visant à organiser la vente et l’usage des sachets plastiques.

Malheureusement, celle-ci est la trappe. Aucun signe de son application n’est visible. Pour rappel, le projet de loi relatif à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation des sachets plastiques de faible micronnage a été défendu par l’ancien ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdoulaye Baldé, avant d’être adopté par l’Assemblée Nationale le 21 avril 2015. La loi a été promulguée en mai 2015 peu son entrée en vigueur en janvier 2016.

Un délai de 6 mois avait été donné aux stockeurs pour écouler leurs marchandises car, disaient les autorités étatiques au-delà de cette durée, les sachets plastiques visés par la réglementation ne devraient pas être visibles sur le marché. Un engagement trop ambitieux donc si l’on sait que jusqu’à présent, les sachets plastiques continuent d’être vendus comme de petits pains. Les cérémonies de sensibilisation organisées dans les régions, les journées de recyclage et l’installation du comité de suivi de l’application de la loi le 10 août 2017, n’y feront rien. Le mal est toujours présent.

PROTECTION DES COTES : La loi sur le littoral attend son adoption

A côté de la réglementation de l’usage du plastique, l’adoption de la loi sur le littoral reste un défi majeur. Cette loi soucieuse, d’harmoniser les politiques d’aménagement, d’exploitation, de protection de l’environnement et de gestion des risques a été lancée depuis 2009 pour la protection de la bande côtière longue de 700 km. Le 26 novembre 2013, l’ancien Premier ministre Aminata Touré donnait l’assurance de son adoption, lors de l’ouverture du septième forum du Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM) qui regroupe 7 pays ouest-africains. 6 ans après, la loi sur le littoral n’est toujours pas effective. Reste à se demander aussi, si une fois adoptée, cette loi sur le littoral n’aura-t-elle pas le même sort que celle sur le plastique?

CONSEQUENCES DE LA POLLUTION : Menaces sur la sécurité alimentaire et l’exportation de poissons

Le chargé de campagne océan à Greenpeace Afrique, Abdoulaye Ndiaye, trouve que la pollution des eaux marines notée dans la quasi-totalité de la bande côtière, a des conséquences notoires sur la pêche sur dans des zones comme Mbour, Jaol et Soumbédioune. En effet, note-t-il, la région de Thiès avec ses quais de débarquement de Mbour et Joal occupe les ¼ de la pêche sénégalaise. Mieux, le département de Mbour, avec Jaol et Mbour est le premier département de pêche au Sénégal. Les deux plus gros quais de pêche au Sénégal sont dans le département de Mbour.

Le plus grand lieu de débarquement est Jaol. Il est suivi de de celui de Mbour. En somme, le département de Mbour est la première localité de la pêche. Selon toujours le chargé de campagne de Greenpeace Afrique, Abdoulaye Ndiaye, en termes de débarquement d’espèces pélagiques, le département de Mbour est leader. Une pollution de ces zones de pêche peut avoir des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire.

Les conséquences négatives de la pollution peuvent être aussi ressenties au niveau de la transformation halieutique car, dit Abdoulaye Ndiaye, les plus grands centres de transformation sont basés dans le département de Mbour. Par ailleurs, en dehors des iles du Saloum, le département de Mbour est le plus grand centre de reproduction de poissons à cause de la forte présence des roches. S’agissant de Soumbédioune, la pollution de ces eaux est grave car, dit Abdoulaye Ndiaye, Soumbédioune joue un rôle important dans les exportations de poissons. « Quand on dit que Soumbédioune est impacté, c’est inquiétant parce que pour l’exportation au Sénégal des espèces nobles, Soumbédioune est la base ».

En effet, relève Abdoulaye Ndiaye, les pays de l’Union européenne, exigent des règles d’hygiènes. « L’UE et les pays développés, les principaux clients du Sénégal veulent que les gens respectent les normes d’hygiène primaires. Pour avoir un agrément, il faut qu’ils aient un contrôle de tout cela. On regarde la qualité de l’eau, l’air et le poisson débarqué. Mais aussi comment le quai est géré ». Et pourtant en dépit de cette pollution des lieux, la pêche faite dans ces zones contribue grandement à l’économie nationale et au-delà la sécurité alimentaire. En effet, selon l’adjoint au directeur des pêches maritimes et chef de la division pêche artisanale, Sidiya Diouf, le secteur de la pêche emploie plus de 600 000 personnes.

Le nombre de pêcheurs est estimé pour l’année 2017 à 71 531 pêcheurs. Mieux, dit-il la pêche artisanale contribue fortement à la sécurité alimentaire des populations. Au Sénégal, la consommation per capita est de 29,9 voire 30kg par personne et par an. Un taux de consommation qui dépasse largement, dit-il, la moyenne mondiale qui est de 19 à 20 kg par personne et par an. Cette pêche artisanale qui nourrit beaucoup de Sénégalais a débarqué en 2017 les 77% de la production halieutique, soient 394 036 tonnes. Mbour et Joal, ces deux importants quais de pêche menacés par la pollution ont un apport considérable dans les débarquements en 2017.

Les débarquements au niveau des sites de Mbour et Joal sont respectivement de 37 564 386 kg pour une valeur commerciale estimée à 27 531 845 210 FCFA et 91 209 354 kg pour une valeur commerciale estimée à 17 291 754 790 FCFA pour l’année 2018. Le secteur de la pêche maritime contribue à hauteur de 3,2% du PIB. « Dans cette contribution, l’apport du sous-secteur de la pêche artisanale est non négligeable, ajoute l’adjoint au directeur des pêches. Les plus importants lieux de débarquement sont Joal, Mbour, Hann, Kafountine, Saint Louis, Djifère. Pour Soumbédioune, 2696, 350 tonnes pour une valeur commerciale estimée à 5 853 638 100 CFA ont été débarquées en 2017.

Pour l’année 2018, 3161, 770 tonnes ont été débarquées soit une valeur commerciale de 6 468 910 000 CFA. Actuellement, la quasi-totalité de ces lieux croulent sous le poids des déchets. La diminution des débarquements de la pêche artisanale aura des conséquences sur le PIB et constituera un manque à gagner important pour les pêcheurs.

Fatou Ndiaye

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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