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Ousmane Sonko: l’ECO c’est un bon début, c’est une victoire

Ousmane Sonko, le leader de Pastef, ne fait pas partie de ceux qui pourfendent la création de l’ECO. A travers une interview accordée à RFI, il parle de « grande victoire pour les jeunesses africaines » après l’annonce du passage à l’ECO fin décembre à Abidjan.

Pour l’opposant qui se dit « radical », cela annonce une nouvelle dynamique notamment dans les relations avec la France. Ousmane Sonko avait fait de la réforme du franc CFA un cheval de bataille pendant la campagne pour la présidentielle de février 2019. « C’est un bon début.

Sur les questions liées à l’appellation, au dépôt des réserves de change à la Banque de France et même à la présence française dans les institutions, on a fait un bond qualitatif. Mais nous considérons que maintenant il faut s’atteler aux questions techniques, la question de la parité fixe, et il y a la question également de l’institution qui doit gérer cette monnaie. Nous, les opposants et la société civile africaine, qui avons porté ce combat depuis pas mal de temps, nous nous étions opposés à nos présidents qui disaient que le franc CFA est une excellente monnaie. Donc si cela change, c’est parce que la France a décidé, uniquement avec un président, d’une monnaie qui concerne huit pays. On n’a entendu jusqu’à présent aucun autre président de cette zone s’adresser à son peuple. Or, la monnaie est une affaire du peuple.

Mais au-delà, il y a des aspects positifs. Le président Macron a dit : « J’ai écouté et entendu la jeunesse africaine ». C’est un pas important. Le président français et la France ont compris qu’il est temps d’écouter un peu plus les Africains et d’aller vers un changement du paradigme qui fonde nos relations. Il n’y a pas de sentiment anti-français, en réalité. Il y a un sentiment patriotique et panafricain. Je crois que le président Macron a compris cela. J’ose espérer que cette dynamique va continuer» a indiqué le patron de Pastef.

Nous ne sommes pas preneurs du dialogue national
Ousmane Sonko est resté constant dans son rejet du dialogue national en cours dirigé par le président Famara Ibrahima Sagna. Au micro toujours de RFI, il estime que le dialogue peut brouiller leurs positions. « Quelle est la pertinence d’organiser un dialogue national au Sénégal ? C’est un pays paisible. Pourquoi éprouver le besoin de convoquer une sorte de conférence nationale dans un pays comme ça, qui est sorti d’une élection il y a un peu moins d’un an ? Cela va aboutir à une distribution du gâteau, à un gouvernement d’union nationale, etc. Nous ne sommes pas preneurs » assure le président Sonko.

Il a aussi évoqué les six ans d’existence de son parti. « C’est, de continuer à grandir. Vous savez que nous sommes un parti qui est né du néant politique, contrairement à ce qu’on avait l’habitude de connaître, où les gens font leurs classes politiques dans de grands appareils. Nous allons continuer ce travail, mais nous allons aussi beaucoup travailler à structurer ce parti pour nous doter d’un appareil politique et d’une machine électorale » a indiqué le patron de Pastef.

Sur sa ligne dure, il explique qu’«on est nés dans la radicalité. Nous, nous venons pour nous opposer et nous opposer fermement. Non pas à un homme, mais à un problème de système. Et c’est pourquoi vous avez des gens qui ont travaillé avec le président Senghor, qui ont travaillé avec le président Diouf, qui ont travaillé avec le président Wade, qui aujourd’hui sont encore responsabilisés par le président, alors qu’ils sont d’idéologies totalement différentes. Notre classement volontaire dans cette rubrique d’opposition radicale, ce n’est pas par rapport à Macky Sall. Tant qu’on focalisera le débat sur un homme, on va faire des alternances, mais on ne fera pas dans l’alternative ».

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

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