Kaolack

Ndiobène Walo, un village du bout du monde oublié des autorités: sans eau potable, sans poste de santé, sans route

Ndiobène Walo, dans la commune de Keur Maba. Ce village manque d’eau depuis plusieurs mois faute de forages en quantité suffisante puisque seuls 4 forages sont disponibles pour 50 villages dont Ndiobène Walo qui polarise à lui seul prés de 3 mille âmes.

Il s’y ajoute que la zone ne dispose pas de structure de santé, ce qui contraint les habitants, notamment les femmes enceintes, à parcourir des kilomètres pour bénéficier de soins en bravant les routes impraticables, mettant la vie de ces femmes fragiles en danger…

Ndiobène Walo vit sans eau depuis plus de sept mois. Les populations de cette contrée de la commune de Keur Maba, située non loin de Taïba Niassène, estiment que cette situation est insoutenable. C’est tout le sens de la sortie qu’ils ont effectuée dimanche pour réclamer le liquide précieux. Ce qu’elles jugent le plus déplorable dans leur situation c’est que, bien que la commune de Keur Maba polarise 50 villages, elle ne dispose que de quatre forages.

« Nous constatons que notre village Ndiobène Walo est laissé totalement en rade et nous jugeons ça anormal », un cri du cœur lancé par le porte-parole du jour, El Hadj Cheikhou Diop qui indique que cette situation touche plus particulièrement le village de Ndiobène Walo où l’eau ne coule pas depuis plusieurs mois.

Insistant sur la situation qui prévaut dans ce village, il indique qu’il compte « environ 3000 habitants et plus de 10 villages environnants peuvent rester plus de neuf mois sans avoir de l’eau à boire alors que chaque individu doit utiliser 20 litres d’eau par jour…Trouver de l’eau, ici, est devenu un véritable parcours du combattant ».

Racontant leur galère, une femme dit : « Nous ne sommes pas fatiguées mais mortes puisque non seulement il n’y a pas d’eau même dans les puits et nous sommes donc obligées de parcourir plusieurs km dans les alentours pour trouver une très petite quantité d’eau pour boire. C’est anormal dans un pays comme le Sénégal !».

En tout état de cause, Ndiobène Walo dit ne plus pouvoir supporter cette situation alors que les autorités sont bien informées de tout ce qui se passe dans cette zone. Au delà de cette doléance, les populations soutiennent aussi que la santé est très malade dans leur zone.

En effet, il n’y a pas de poste de santé, ce qui fait que les femmes accouchent à bord des charrettes chargées de les transporter de localité en localité puisqu’elles sont tout le temps orientées vers d’autres structures de santé de la zone. Ce qui constitue un calvaire puisque les routes sont impraticables.

L’une des dames ayant assisté à ce face à face avec la presse soutient ceci : « Des avortements sont enregistrés chez nous car en dehors des efforts pour trouver de l’eau, les femmes enceintes se déplacent sur des charrettes, à travers des pistes très mauvaises.

D’ailleurs, au moment de l’accouchement ou des complications, ces femmes fragiles se rendent à Taïba puisqu’ici il n y a aucune structure de santé même pas une case.

Pis encore, pour être prises en charge, elles sont souvent référées à Nioro ce qui aggrave la situation en l’absence de routes praticables ».

Pour amoindrir les risques d’avortement et de complications sanitaires, les femmes réclament une route reliant le village de Ndiobène Walo à Taïba Niassène pour faciliter la navette. Pendant l’hivernage, rappelle Diouma Sow, le déplacement est presque impossible à cause de l’enclavement.

Pour ce qui est de l’électricité, « elle n’existe que de nom car, malgré les installations, nous ne parvenons même pas à charger nos téléphones du fait de la faiblesse de la tension électrique » soutient-elle.

Alioune Badara Diallo

Articles Similaires

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *