Singapour

L’opposition Singapourienne ciblée par une loi sur la désinformation avant les élections

Le gouvernement de Singapour a utilisé une loi controversée sur la désinformation pour exiger d’un parti d’opposition la correction d’une publication sur les réseaux sociaux à l’approche des élections générales la semaine prochaine dans la cité-État.

Les autorités ont demandé, ce jeudi 3 juillet, au petit parti d’opposition People’s Voice (La Voix du Peuple) de corriger une vidéo postée sur Facebook et YouTube, ce qu’il a fait en prévenant que la publication contenait des informations inexactes, a constaté l’AFP. Dans cette vidéo, le dirigeant du parti Lim Tean dénonçait le fait que le gouvernement a dépensé quelque 250 millions de dollars singapouriens (180 millions USD) pour «fournir une éducation gratuite aux étrangers chaque année».

Un site gouvernemental dédié à la lutte contre la désinformation a souligné que la vidéo contenait «une affirmation fausse et trompeuse», puisqu’une bonne partie des étudiants doivent payer des frais de scolarité plus élevés que les Singapouriens. Le grand nombre d’étrangers qui vivent dans la cité-État est devenu un point de crispation dans cette élection, l’opposition demandant que les Singapouriens soient favorisés pour l’obtention des emplois.

En vertu de la loi sur la désinformation, le gouvernement peut obliger les plateformes internet à apposer des messages d’avertissement sur les publications qu’il juge fausses, et à ordonner le blocage des pages. Mais les défenseurs des droits de l’homme et les géants de l’internet ont dit craindre qu’elle ne bride la liberté d’expression.

Les réseaux sociaux américains font part de leur inquiétude
Le riche État d’Asie du Sud-Est organise des élections générales pour renouveler son parlement le 10 juillet. Si le Parti d’Action Populaire (PAP), à la tête de Singapour depuis 1959, devrait rester au pouvoir, les petits partis d’opposition espèrent remporter plus de sièges au parlement.

Plusieurs personnalités de l’opposition et militants ont été contraints de corriger des publications depuis l’entrée en vigueur de la loi et Facebook a dû bloquer plusieurs pages. Le réseau social a critiqué le texte le mois dernier, soulignant que «de tels ordres de blocage sont sévères et risquent d’être utilisés à mauvais escient pour étouffer les voix et points de vue sur internet».

Twitter et Google ont aussi fait part de leur inquiétude, mais les autorités singapouriennes soulignent que la loi est nécessaire pour barrer la route aux fausses informations susceptibles de semer la division dans le pays multiethnique et multiconfessionnel de 5,7 millions d’habitants.

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