Editorial

L’ONU a 75 ans et tant à faire

Cette semaine, les Nations unies ont fêté leurs 75 ans. Malgré les rivalités qui les menacent, elles restent indispensables pour construire la paix.

L’ONU n’a pas créé le paradis, mais elle a évité l’enfer. Ces paroles, prononcées quelques années après la fondation des Nations unies, restent d’actualité en son 75e anniversaire. Car les Nations unies sont fragilisées par les tensions internationales, par la désunion et la désorganisation déplorées par António Guterres, l’actuel secrétaire général.

Car, les Nations unies ont été fondées pour préserver les générations futures du fléau de la guerre ; pour affirmer les droits fondamentaux de l’homme, la dignité et la valeur de la personne humaine ; pour la justice et le respect des traités internationaux ; pour promouvoir le développement.

L’ONU est la seule assemblée qui rassemble aujourd’hui presque tous les pays de la planète. Ses Casques bleus mènent des opérations pour maintenir la paix. Elle agit auprès des enfants (Unicef), des réfugiés (HCR). Mais aussi pour le développement (PNUD), les droits de l’homme, la santé (OMS).

Des idéologies totalitaires renaissent
Cependant, beaucoup reste à faire. Car, hélas, la guerre, la faim, les épidémies sont toujours là. L’enfer n’a pas été épargné aux victimes des exactions de masse en Syrie et en Irak. Ni aux Rohingyas ni aux Ouïghours en Chine. Des idéologies totalitaires renaissent, nourrissant le terrorisme.

Mais les Nations unies n’ont pas empêché ces drames ! Depuis des années le Conseil de sécurité est paralysé : la Russie et la Chine usent et abusent du droit de véto. La France voudrait en limiter le recours « en cas d’atrocités de masse ». D’autre part, ses cinq membres permanents sont dans l’ensemble les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale mais aussi de grands vendeurs d’armes. L’Inde, le Japon, le Brésil et l’Allemagne demandent de l’élargir « pour le rendre plus représentatif, plus légitime, plus efficace ».

« La coopération internationale est indispensable »
Les tensions montent entre la Chine et les États-Unis, entre la Turquie et l’Europe, entre les démocraties divisées et les pays totalitaires, pressés d’imposer leur vision du monde. Notre maison commune est en désordre, à l’image de notre monde… Des tabous que l’on pensait inviolables sont levés : la guerre d’annexion, l’usage de l’arme chimique, la détention de masse, dans l’impunité… Notre système international, prisonnier de nos rivalités n’a plus la force de sanctionner ces abus », déplorait Emmanuel Macron. Il appelle à exploiter tous les espaces de coopération ».

Pour résoudre les problèmes écologiques, les inégalités, la pandémie, beaucoup estiment que la coopération internationale est indispensable , révèle une enquête planétaire. Beaucoup « voient l’ONU comme un instrument pour bâtir un monde meilleur et comptent sur nous pour être à la hauteur des épreuves d’aujourd’hui , expliquait António Guterres.

Les grandes puissances entendront-elles cet appel ? Sortiront-elles de leurs rivalités pour agir avec « unité et détermination », comme le demande le pape François, afin de retrouver le chemin du dialogue, de la solidarité et de la paix ?

Jeanne Emmanuelle HUTIN avec Ouest-France.

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