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L’Iran n’envisage pas une aide des « charlatans » de Washington pour lutter contre le coronavirus

Téhéran a laissé entendre dimanche qu’elle n’accepterait jamais d’aide médicale américaine pour lutter contre le nouveau coronavirus, disant soupçonner les « charlatans » au pouvoir à Washington d’être « capables » de vouloir renforcer l’épidémie en Iran, où le nombre de morts continue de croître.

La République islamique est l’un des pays les plus touchés par le Covid-19, avec l’Italie, la Chine et l’Espagne. Le ministère de la Santé a annoncé dimanche 129 nouveaux décès, portant à 1.685 morts le bilan officiel de l’épidémie en Iran, où, selon les autorités, 21.638 personnes ont été testées positives.

Le président américain Donald Trump, dont le pays impose à la République islamique des sanctions économiques rendant quasi impossible le moindre commerce entre l’Iran et le reste de la planète, a affirmé fin février être prêt à aider Téhéran à combattre le Covid-19. A condition que ses dirigeants le demandent.

« Nous nous méfions des intentions des Américains et ne comptons pas sur ces aides », avait rétorqué Téhéran, qui n’entretient plus de relations diplomatiques avec Washington depuis 40 ans.

« Aujourd’hui, l’Amérique est notre ennemi le plus féroce et le plus vicieux », a ajouté dimanche l’ayatollah Khamenei dans un discours télévisé à la nation, mettant en garde contre la fourberie des « charlatans » aux commandes à Washington.

Propositions « étranges »

Les propositions américaines « de nous aider avec des médicaments et des traitements, à condition qu’on (le leur) demande (sont) étranges », a argué le guide suprême, notant que les Etats-Unis souffraient, « de l’aveu même des responsables américains », d' »une horrible pénurie dans le domaine du matériel de prévention contre la maladie mais aussi des médicaments ».

« Vous, les Américains, êtes accusés d’avoir produit ce virus. Je ne sais pas à quel point cette accusation est vraie, mais quand une telle accusation existe, pourquoi les gens raisonnables devraient-ils vous faire confiance? » a lancé M. Khamenei. « Vous êtes capables d’introduire dans notre pays un médicament qui maintiendra le virus et empêchera son éradication ».

Pour limiter la propagation du virus, les autorités demandent depuis plusieurs semaines à la population de s’abstenir de tout voyage pendant les deux semaines du congé de Norouz (Nouvel An persan), qui met traditionnellement le pays sur les routes.

« Je recommande de nouveau à tout le monde de suivre (les) instructions » -à savoir rester autant que possible à domicile-, a dit l’ayatollah Khamenei, « afin que Dieu Tout-Puissant mette fin à cette calamité pour le peuple iranien, pour toutes les nations musulmanes et pour l’humanité ».

Les responsables du Comité national de combat contre le coronavirus, dirigé par le président Hassan Rohani, ont « annulé tout rassemblement religieux, ce qui est sans précédent dans toute notre histoire, (tout comme) la fermeture des (plus grands) sanctuaires (chiites du pays) et l’annulation des prières du vendredi et des prières collectives », a encore dit le guide.

Equipe de MSF

Il n’y avait « pas d’autre solution », et les responsables du Comité « ont fait les choix qu’ils jugeaient bons », a ajouté M. Khamenei.

L’Iran compte quelque 81 millions d’habitants et la maladie est présente dans chacune de ses 31 provinces.

Si elle refuse de quémander assistance auprès du « Grand Satan » américain, la République islamique n’a pas fermé la porte à une aide internationale.

Le porte-parole des Affaires étrangères avait indiqué le 14 mars avoir reçu des équipements médicaux ou une aide financière de pays comme l’Allemagne, l’Azerbaïdjan, la Chine, les Emirats arabes unis, la France, la Grande-Bretagne, le Japon, le Qatar, la Russie et la Turquie. Le gouvernement et la population d’Iran « n’oublient jamais leurs amis des temps d’épreuves », avait-il déclaré.

Dimanche, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé l’envoi d’un « hôpital gonflable de 50 lits » et d' »une équipe d’urgence de neuf personnes à Ispahan » (centre), la troisième ville d’Iran.

« L’installation pourra prendre en charge des patients sévères nécessitant une surveillance et des soins médicaux constants », écrit MSF-France dans un communiqué. « Ispahan est la deuxième province la plus affectée du pays, et nous espérons que notre aide soulagera, au moins en partie, la pression sur le système de santé local », ajoute l’ONG.

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