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L’instruction sur la mort de Babacar Guèye, tué par la police française, clôturée «dans les prochaines semaines»

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2018, Babacar Guèye, un Sénégalais sans papiers, était hébergé chez un ami quand il est pris d’une crise d’angoisse et s’empare d’un couteau. Un membre de la Bac lui tire dessus à cinq reprises.

L’enquête sur la mort de Babacar Guèye, un Sénégalais de 27 ans tué par un policier à Rennes en décembre 2015, devrait être clôturée «dans les prochaines semaines», a indiqué le parquet jeudi 24 septembre, à l’issue d’une reconstitution des faits.

«La reconstitution a permis de confirmer l’économie globale du dossier et du déroulement des faits et de préciser les versions des différents acteurs», a indiqué à le procureur de Rennes Philippe Astruc. «L’instruction, sauf nouvelles demandes des parties, devrait pouvoir être clôturée dans les prochaines semaines.»

Cette reconstitution s’est déroulée jeudi matin dans l’immeuble où Babacar Gueye est mort, dans le quartier populaire de Maurepas. Elle a réuni une vingtaine de personnes dont la soeur de la victime, Awa Guèye, son avocate, les quatre fonctionnaires de la Brigade anticriminalité (Bac) présents le soir du drame, l’avocat de l’auteur du tir.

Babacar Gueye tenait un couteau
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2018, Babacar Guèye, un Sénégalais sans papiers, était hébergé chez un ami quand il est pris d’une crise d’angoisse et s’empare d’un couteau. L’homme qui l’héberge appelle alors les pompiers, devancés par quatre agents de la Bac. Les fonctionnaires tentent d’immobiliser Babacar Guèye avec un taser qui n’aurait pas fonctionné. La scène se poursuit sur le palier puis dans l’escalier, où un membre de la Bac tire à cinq reprises sur Babacar Gueye qui tenait toujours son couteau. Il est ensuite menotté au sol avant d’être déclaré mort par le Samu.

Awa Guèye est sortie de la reconstitution sous les applaudissements d’une cinquantaine de personnes venues la soutenir. «Ils ont dit qu’ils ne se souvenaient plus», a-t-elle déclaré. «Mon frère avait juste besoin d’aide», a-t-elle ajouté. «Ils sont venus à huit et personne ne l’a aidé.» Selon l’avocat du policier, la reconstitution «a permis d’apprécier les conditions dans lesquelles le policier a été contraint de faire usage de son arme».

«Malgré un premier tir dans l’abdomen, monsieur Guèye se relève, reprend son couteau et avance vers mon client qui se retrouve acculé au dernier étage. Qu’est-ce qu’il serait advenu s’il n’avait pas fait usage de son arme ?», a interrogé Me Frédéric Birrien.

Une enquête ouverte par le parquet a d’abord été classée sans suite en juillet 2016. La famille a déposé plainte avec constitution de partie civile en janvier 2017 et obtenu l’ouverture d’une information judiciaire, toujours en cours. Le policier auteur du tir avait été placé sous le statut de témoin assisté en juin 2019.

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