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L’Inde en première ligne face au changement climatique

L’ouest de l’Inde est confronté à des inondations et des glissements de terrain meurtriers après les fortes pluies de mousson, dernière catastrophe naturelle en date dans ce vaste pays, en première ligne face au changement climatique.

Depuis le début de l’année, ce territoire de 1,3 milliard d’habitants a connu deux cyclones, le détachement d’un glacier dans l’Himalaya, une canicule étouffante et des inondations meurtrières.

Fonte des glaciers
En février, une crue soudaine et féroce a ravagé une vallée reculée de l’Himalaya indien, emportant des foyers, une centrale électrique et environ 200 personnes. Seuls 60 corps ont été retrouvés.

Selon des experts, elle a été causée par le détachement d’un énorme morceau de glacier – long comme 15 terrains de football et large comme cinq – en haute montagne.

Cette catastrophe est « clairement un effet du changement climatique et, en soi, un révélateur de notre avenir », a affirmé à l’AFP un glaciologue qui a enquêté sur le site.

Dans l’Himalaya indien, environ 10.000 glaciers reculent à un rythme de 30 à 60 mètres par décennie avec la hausse des températures mondiales. En 2013, une crue éclair dans cette région avait fait 6.000 morts.

Cyclones plus fréquents
Les cyclones ne sont pas rares dans le nord de l’océan Indien, mais les scientifiques affirment qu’ils deviennent plus fréquents et plus graves avec la hausse des températures de l’eau.

En mai, le cyclone Tauktae a fait 155 victimes dans l’ouest de l’Inde, dont des dizaines de personnes travaillant sur des plates-formes pétrolières au large de Bombay. C’est la tempête la plus violente qui ce soit abattue dans cette région depuis plusieurs décennies.

À peine une semaine plus tard, Yaas, avec des vents équivalents à ceux d’un cyclone de catégorie 2, a fait au moins neuf morts et obligé plus de 1,5 million de personnes à évacuer leurs foyers dans l’est du pays.

Accompagné de vagues atteignant la hauteur d’un bus à impériale, des centaines de milliers de personnes ont perdu leur maison. « J’ai perdu ma maison, tout », a témoigné un survivant.

De plus en plus chaud
Les températures moyennes en Inde ont augmenté d’environ 0,7 degré Celsius entre le début du 20e siècle et 2018. Elle augmentera encore de 4,4 degrés d’ici 2100, selon un récent rapport du gouvernement.

Début juillet, des dizaines de millions de personnes suffoquaient sous les températures caniculaires qui frappaient le nord de l’Inde.

Le département météorologique indien a enregistré une vague de chaleur presque chaque année au cours de la dernière décennie, les températures atteignant parfois 50 degrés Celsius.

Ces vagues de chaleur ont fait plus de 17.000 victimes en Inde depuis 1971, a rapporté le journal Hindustan Times, citant d’éminents météorologues.

Actuellement, seuls 5% des foyers sont équipés de climatiseurs contre 90% aux États-Unis et 60% en Chine. Mais le marché devrait exploser dans les années à venir, faisant grimper la consommation d’énergie dans ce pays qui est déjà le troisième plus grand émetteur de dioxyde de carbone au monde.

Inondations de mousson
Des pluies torrentielles ont frappé la côte ouest de l’Inde ces derniers jours, provoquant des glissements de terrain et un déluge de boue, qui a fait plus de 75 morts et des dizaines de disparus.

Dans la station balnéaire de Mahabaleshwar, située à flanc de colline, environ 600 mm de pluie sont tombés en 24 heures, un record.

L’État voisin de Goa, subit les « pires inondations depuis 1982 », a déclaré son ministre en chef, Pramod Sawant.

Le changement climatique intensifie les phénomènes de mousson en Inde, selon un rapport d’avril de l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam (PIK).

Ce rapport met en garde sur les possibles conséquences de cette évolution sur l’alimentation, l’agriculture et l’économie dans un pays rassemblant le cinquième de la population mondiale.

Foudre
La mousson, de juin à septembre, aggrave aussi la menace venue du ciel. En 2019, la foudre a tué près de 3.000 personnes.

Début juillet, 76 personnes sont mortes foudroyées, dont une douzaine en faisant des selfies lors d’un orage dans un ancien fort du Rajasthan.

Mais les scientifiques disent qu’avec le changement climatique, les éclairs pourraient devenir plus fréquents. Selon une étude récente, le nombre d’éclairs a augmenté de 34 % au cours de l’année écoulée.

Et ils ne tuent pas que des humains. En mai, La découverte des dépouilles de 18 éléphants dans l’Assam a été attribuée à la foudre.

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