Mali

Les poursuites abandonnées contre Clément Dembélé, une figure de la contestation

Le parquet de Bamako a décidé d’abandonner les poursuites contre Clément Dembélé, voix éminente de la société civile malienne, visé par une procédure remontant à avant le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, a indiqué son avocat mercredi 2 septembre. Le tribunal qui le jugeait mercredi a mis son jugement en délibéré au 30 septembre, a dit à l’AFP le substitut du procureur, Abba Maïga.

Clément Dembélé, président de la Plateforme contre la corruption et le chômage au Mali (PCC), avait été arrêté le 9 mai pour avoir appelé les forces de sécurité à se révolter. Le chef de l’État malien faisait alors l’objet d’une contestation menée par une coalition d’organisations et de responsables religieux, politiques et civils. Cette contestation est allée grandissant jusqu’à ce qu’un groupe d’officiers dépose effectivement M. Keïta le 18 août.

Les militaires sont désormais au pouvoir. M. Dembélé demeure une des figures du mouvement de contestation qui réclame désormais un rôle d’égal à égal avec l’armée dans la transition censée ramener les civils au pouvoir. Le procès de M. Dembélé avait été audiencé à ce mercredi avant le coup d’État. «Le procureur a été très courageux. Il a dit qu’en l’absence de preuves il est dans l’obligation d’abandonner purement et simplement les poursuites», a dit son avocat, Me Abdrahamane Ben Mamata Touré après l’audience.

En pleine fronde contre le pouvoir, l’arrestation de M. Dembélé avait suscité d’autant plus d’intérêt qu’elle n’avait jamais été confirmée publiquement par les autorités, jusqu’à sa libération plusieurs jours plus tard. Le silence sur son sort avait donné lieu à d’abondantes spéculations. Le Mali était classé 130e sur 180 pays en 2019 sur l’indice de corruption dans le secteur public établi par l’organisation spécialisée Transparency International.

La junte militaire nomme de nouveaux hommes à des postes stratégiques
La junte au pouvoir au Mali a nommé un nouveau chef d’état-major et procédé à plusieurs nouvelles nominations à différents postes clé de l’armée et de la sécurité deux semaines après le putsch, selon des décrets rendus publics mercredi 2 septembre.

Le général Oumar Diarra est nommé chef d’état-major général des armées par décret signé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et daté du 1er septembre. Il remplace le général Abdoulaye Coulibaly à la tête d’une armée qui a perdu des centaines d’hommes ces dernières années dans le combat contre les jihadistes, malgré le soutien de forces françaises, étrangères et onusiennes.

Le général Coulibaly est toujours retenu par la junte ainsi que certains haut gradés et hautes personnalités politiques arrêtés lors du coup d’État militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août. M. Keïta lui-même est en résidence surveillée chez lui, avec un accès restreint à internet et au téléphone et pas de visite, selon son entourage. Le nouveau chef d’état-major est considéré comme un homme «intègre et rigoureux», selon des sources militaires. Il aura pour tâche principale de «réformer l’armée malienne et de lui permettre de défendre la patrie», a dit à l’AFP un responsable de la junte sous couvert d’anonymat.

La junte a par ailleurs effectué une série de remplacements à des postes sensibles: le colonel Lassana Doumbia devient directeur général de la sécurité d’État (renseignement), le colonel Jean Dao chef d’état-major de la Garde nationale, composante de l’armée, et le général Souleymane Doucouré secrétaire général du ministère de la Défense. Le général Doucouré, précédemment chef d’état-major de l’Armée de l’air, avait été interpellé après le putsch.

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