L’expert référent pour la convention 2003 à l’UNESCO, Dr Massamba Guèye a souligné vendredi l’importance d’enregistrer l’intronisation des rois du Ndukumane (Beuleup) sur la liste du patrimoine immatériel pour exaucer le vœu des populations de Kaffrine (centre).
« À Kaffrine, nous avons ce qu’on appelle l’intronisation du Beuleup. Il faut qu’on l’inventorie parce que la communauté Ndaokounda » veut que ça soit inscrit sur la liste du patrimoine », a dit Dr Guèye qui supervisait le travail d’inventaire du patrimoine immatériel à Kaffrine.
Selon lui, « il est aujourd’hui important qu’on puisse relater à la jeunesse d’abord le patrimoine passé mais surtout le patrimoine vécu au présent ».
« Si on ne transmet pas ce patrimoine aux jeunes on ne peut pas leur reprocher de ne pas avoir une conscience nationale », a estimé le spécialiste des traditions orales africaines et directeur de la Maison de l’oralité (Kër Leyti), à Keur Massar, dans la banlieue dakaroise.
« Le patrimoine immatériel est l’ensemble de nos productions de savoir, nos rites et rituels et des éléments accompagnant les instruments de musique », a-t-il expliqué, ajoutant que le patrimoine immatériel est « l’essence de la vie des communautés ».
Aujourd’hui, a-t-il déploré, « le patrimoine africain est parfois raconté selon le point de vue de ceux qui ont la force économique ».
Dr Massamba Guèye a insisté sur la nécessité « de raconter ce patrimoine immatériel en laissant la parole aux communautés et en respectant » la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO le 17 octobre 2003.
« Il faut que les jeunes écoutent les détenteurs de ce savoir traditionnel et qu’ils le mettent à l’épreuve par rapport à leurs acquis pédagogiques », a-t-il plaidé, estimant qu’ »on ne peut pas se construire sans imaginaire ».
« On ne peut pas appartenir à un pays si on ne s’identifie pas à une communauté, et maîtriser les éléments de cette communauté de base, c’est donner la garantie d’avoir une stabilité psychologique », a fait savoir l’expert référent pour la convention 2003 à l’UNESCO.
L’inventaire du patrimoine immatériel est un programme lancé par le Sénégal en partenariat avec l’UNESCO.
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