Une marée de parapluies pour se protéger du soleil et des gaz lacrymogènes. Une nouvelle manifestation monstre s’est déroulée ce lundi à Hong Kong, toujours vent debout contre un projet de loi du gouvernement visant à autoriser les extraditions en Chine continentale.
Alors que de gigantesques embouteillages piétons congestionnaient le centre de l’île, des manifestants hostiles au gouvernement pro-Pékin ont notamment pénétré de force dans le parlement local, avenue Tim-Nei, en brisant des vitres. La police anti-émeute est alors intervenue. Une escalade inédite pour un mouvement largement pacifique jusqu’à présent.
Intrusion dans le Parlement
Plus tôt dans la journée, ces manifestants avaient été stoppés par la police, qui a répondu à la tentative d’intrusion avec des gaz lacrymogènes. Mais dans la soirée, des dizaines de manifestants masqués, pour beaucoup brandissant des boucliers de fortune, ont réussi à forcer l’entrée du Conseil législatif (LegCo). Des images du média Hong Kong Free Press témoignent des dégâts à l’intérieur, des nombreux tags et des cadres éventrés au sol. Certains habitants de ce territoire semi-autonome ont aussi déployé à la tribune un drapeau de l’époque coloniale britannique.
Protesters inside the legislature have painted graffiti on the walls reading “Carrie Lam step down”, “the government forced us to revolt” and “anti-Chinese colonialism” among other slogans. https://t.co/pB5Z1t9Rio pic.twitter.com/15AnJ7KTgq
— Hong Kong Free Press (@HongKongFP) 1 juillet 2019
Alors que l’ancienne colonie britannique est en proie à une contestation historique depuis plusieurs semaines, ce lundi marque l’anniversaire de sa rétrocession à la Chine, le 1er juillet 1997. Ce lundi soir, Londres a exprimé son soutien « indéfectible » aux libertés à Hong Kong, où sept millions de personnes vivent sur la presqu’île, devenue, grâce à sa proximité avec le continent chinois, une place de la finance internationale.
Des manifestants hostiles au gouvernement pro-Pékin tentent de pénétrer dans le parlement local de Hong Kong en brisant des vitres, alors que la police répond par des gaz lacrymogènes #AFP pic.twitter.com/miB3CxDZRG
— Agence France-Presse (@afpfr) 1 juillet 2019
« Les protestataires radicaux sont entrés en force avec une extrême violence dans le complexe du Conseil législatif », a pour sa part estimé le gouvernement local dans un communiqué, qualifiant de « tels actes de violence » d’« inacceptables pour la société ».
Le projet de loi contesté, que le gouvernement a pourtant suspendu, a mobilisé jusqu’à 2 millions de personnes le 16 juin dernier. Les manifestants refusent l’action d’un pouvoir local qu’ils accusent d’avoir permis, voire favorisé, l’érosion de leurs libertés par Pékin. Depuis le début, ces manifestations pacifiques voient éclore des petites poches contestataires, qui se heurtent aux forces de l’ordre.
Minuit et demi a #HongKong
Les manifestants décident d’évacuer la zone après les fortes charges de la police avec comme mot d’ordre « la sécurité avant tout »#HongKongProtests #HongKongextraditionbill
pic.twitter.com/nA5OyMUrSI— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) 1 juillet 2019
La circulation entravée par des jeunes manifestants masqués
Ce lundi, plusieurs centaines de milliers de manifestants se sont déployées dans le centre-ville pour marquer la date anniversaire de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997. Des jeunes, masqués, se sont emparés de trois grandes artères du cœur de Hong Kong et ont entravé la circulation avec des barrières de plastique et de métal. Ils ont été délogés par les forces antiémeutes.
#HongKong On compte près de 3 000 policiers en tenue antiémeute qui s’activent actuellement à faire évacuer les manifestants le long d’#Harcourt et devant le Conseil législatif #LegCo #antiELAB #july1march #HongKongProtests #China #ExtraditionBill #Chine #ExtraditionLaw pic.twitter.com/2oiYni0r9G
— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) 1 juillet 2019
En 2014, l’élan pour la démocratie avait donné lieu à un vaste mouvement d’occupation connu sous le nom de « révolte des parapluies ». Il n’avait pas arraché la moindre concession à Pékin. Des responsables du mouvement ont été condamnés fin avril à de la prison ferme.
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