Brésil

Le gouvernement brésilien furieux après la demande de saisie du téléphone de Bolsonaro

Le gouvernement du président brésilien Jair Bolsonaro a qualifié vendredi d’«inacceptable et inconcevable» une requête de l’opposition réclamant la saisie du téléphone du chef de l’Etat, soupçonné d’obstruction à la justice.

Le général Augusto Heleno, ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle, un poste-clé du gouvernement, a souligné dans un communiqué que cette requête devant la justice pourrait entraîner «des conséquences imprévisibles pour la sécurité nationale» si elle devait aboutir. La saisie du téléphone de son fils cadet Carlos a également réclamée, ainsi qu’un interrogatoire du chef de l’Etat.

La requête est partie de parlementaires et de partis d’opposition qui ont considéré que le téléphone du président Bolsonaro pourrait contenir des preuves de tentatives d’ingérence dans des enquêtes policières sur ses proches. Ces accusations ont été formulées par l’ex-ministre de la Justice, Sergio Moro, ancien juge anticorruption très populaire qui a démissionné avec fracas il y a un mois. Le juge de la Cour suprême, Celso de Mello, en charge de la procédure, a soumis la requête des parlementaires au procureur général Augusto Aras, qui doit à présent décider s’il la juge recevable ou non.

Pour le ministre Heleno, il s’agirait d’un «affront à l’autorité maximale du pouvoir exécutif et une ingérence inadmissible d’un autre pouvoir dans la vie privée du président de la République et dans la sécurité institutionnelle du pays».

De nombreuses personnalités d’opposition ont exprimé leur indignation face au ton employé par Augusto Heleno, qui rappelle pour certains celui des militaires ayant dirigé le pays pendant les années de plomb de la dictature (1964-1985).

Ancien capitaine de l’armée, le président d’extrême droite a toujours affiché sa nostalgie de ce régime militaire. Pour Flavio Dino, gouverneur de gauche de l’Etat du Maranhao (nord-est), le communiqué du ministre était une «menace inacceptable à la Cour suprême», soulignant qu’«aucun citoyen n’est au-dessus de la loi».

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