Editorial

Le diable de la déstabilisation du Mali

A qui profite les méchantes sanctions économiques et financières contre le Mali à un moment où les FAMa enregistren d’énormes victoires contre les terroristes ? Une question difficile à répondre mais qui pousse à faire des analyses objectives sur le contexte et la situation au Sahel.

Le Mali a été sanctionné par la CEDEAO et l’UEMOA parce que les autorités de la transition n’ont pas pu respecter la durée de la transition fixée à 18 mois. Est-ce par mauvaise volonté ? Non.

Les raisons bien objectives et acceptables ont été expliquées aux chefs d’État de la CEDEAO qui, certainement animés de mauvaise foi, ont préféré ne pas faire une lecture lucide de la situation particulière du Mali.

Pourquoi en rajouter à la souffrance d’un peuple victime de l’insécurité et de la crise sanitaire ? Seule la CEDEAO et l’UEMOA ont la réponse à cette question. Elles seules peuvent dire pourquoi elles ont opté pour la fragilisation du Mali.

Mais le diable invisible derrière cette sanction est la France. Ce n’est pas une accusation gratuite.

Ce sont ses agissements peu orthodoxes qui le prouvent. En effet, la France qui se dit partenaire du Mali ne cache plus sa haine contre les autorités de la transition depuis que celles-ci ont décidé la diversification des partenaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Comme les menaces, les intimidations…n’ont pas empêché les autorités actuelles à nouer le partenariat avec certains pays dont la Russie, la France est, du coup, devenue une opposition politique à la transition malienne. Elle est pointée du doigt, à l’unanimité, d’être derrière les sanctions jugées « illégales et illégitimes ».

La preuve : elle a mis en exécution lesdites sanctions avant même que l’union européenne ne se prononce sur la question. Les sorties honteuses de son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves-Le Drian, est une illustration parfaite.

Aujourd’hui, les chefs d’État de la CEDEAO, instrumentalisés ou non, doivent comprendre qu’aucun pays de la sous-région n’a intérêt à ce que le Mali tombe. Personne n’a intérêt à fragiliser davantage ce pays qui tente de se relever pour de bon.

Si la CEDEAO agit pour le bonheur des Maliens, elle doit appuyer les efforts de sécurisation du Mali en cours tout en accompagnant les autorités à organiser des élections crédibles dans un délai raisonnable.

Ces chefs d’État de la CEDEAO doivent comprendre que la haine des autorités françaises contre les autorités de la transition n’est nullement due au non-respect de la durée de la transition, mais de la diversification des partenaires dans la lutte contre le terrorisme.

Son combat est légitime, car elle défend son intérêt. Il revient aux chefs d’État de la CEDEAO aussi de s’assumer en refusant d’être des marionnettes de la France. Ils doivent aussi défendre l’intérêt du Mali, donc l’intérêt africain.

Le déploiement d’une force en attente ne fera que déstabiliser davantage, au-delà du Mali, toute l’Afrique. La CEDEAO doit se rappeler que l’insécurité au Mali est une conséquence de la crise libyenne.

Et la seule responsable de la déstabilisation de la Libye s’appelle France. Reprendre une telle erreur au Mali sera fatale. En tout cas, le peuple malien semble être prêt à tout, à affronter qui que ce soit pour sauver son pays malade.

Boureima Guindo

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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