CamerounDroits de l'homme

Le Cameroun mène une implacable répression des opposants selon Amnesty International

Amnesty International a accusé jeudi 10 décembre le régime du président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis 38 ans, de poursuivre une «implacable répression des opposants» caractérisée, selon l’ONG, par des «arrestations, détentions arbitraires et poursuites devant les tribunaux militaires».

Sur plus de 500 personnes arrêtées le 22 septembre pour avoir manifesté ou voulu manifester «pacifiquement» contre le pouvoir, au moins 160, en majorité des militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto, le principal opposant à Biya, sont toujours aujourd’hui en détention, affirme l’ONG internationale de défense des droits humains dans un communiqué.

Parmi elles, 13 ont été condamnées à des peines de prison ferme par des tribunaux civils, et 14 ont été renvoyées devant un tribunal militaire pour des motifs tels que «tentative d’insurrection», «tentative de révolution» ou encore «rébellion».

«Les autorités doivent mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires massives et libérer immédiatement les prisonniers de conscience», a plaidé Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.

«Les procédures engagées contre les meneurs et les organisateurs de ce mouvement insurrectionnel (les manifestations du 22 septembre, ndlr) se poursuivront», avait annoncé mardi le gouvernement dans un communiqué, tout en promettant de libérer prochainement certains des manifestants encore en détention en fonction de «leur degré d’implication et la menace qu’ils représentent pour la société».

«C’est un comble !», a réagi mercredi soir Maurice Kamto dans une déclaration postée sur Facebook. «Les Camerounais doivent se rendre compte qu’avec la violence d’État liée aux marches pacifiques du 22 septembre, le régime dictatorial de Yaoundé vient de franchir un nouveau cap qui ouvre désormais la voie au totalitarisme», a-t-il dénoncé. Assigné à résidence depuis la veille des événements du 22 septembre, l’opposant Kamto est libre de ses mouvements depuis mardi en théorie, le dispositif policier mis en place autour de sa maison de Yaoundé ayant été levé.

Ces accusations d’Amnesty surviennent au lendemain de l’annonce de l’écrasante victoire du parti de Biya, 87 ans, aux premières élections régionales du pays tenues dimanche. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a raflé neuf Conseils régionaux sur les 10 régions du pays, le dernier tombant dans l’escarcelle d’un parti de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale.

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