La transition en Haïti bute sur des désaccords entre les personnalités devant composer le futur organe dirigeant, a indiqué lundi l’une d’elles à l’AFP, deux semaines après l’annonce de la démission du Premier ministre Ariel Henry.
Ce dernier a accepté le 11 mars de céder la place à un « conseil présidentiel de transition », annoncé lors d’une réunion entre des représentants haïtiens et ceux de plusieurs pays et organisations dont la Communauté des Caraïbes (Caricom).
Mais ce conseil – qui doit compter sept membres votants représentant les principales forces politiques en Haïti et le secteur privé, en plus de deux membres non votants – peine à voir le jour.
Les formations politiques ont réussi à nommer chacune leur candidat après des négociations ardues. Signe que la situation est mouvante, la liste a encore changé ce week-end.
Désormais, les représentants divergent sur la personnalité qui devrait être amenée à prendre la tête du conseil présidentiel, a affirmé à l’AFP l’un d’eux sous le couvert de l’anonymat.
Les personnalités se sont entretenues samedi, dimanche et lundi matin par visioconférence et doivent se réunir avec la Caricom, toujours à distance, dans l’après-midi, selon la même source.
Cette réunion doit porter sur un accord politique qui servira de document cadre pour l’installation du conseil présidentiel, a précisé ce représentant.
Ce week-end, l’ambassadrice d’Haïti auprès de l’Unesco, Dominique Dupuy, sélectionnée pour représenter la coalition EDE/RED/Compromis historique, a annoncé qu’elle jetait l’éponge.
La seule femme choisie pour faire partie du conseil a évoqué des menaces de mort contre sa famille ainsi que des attaques misogynes.
Après un week-end marqué par d’intenses échanges de coups de feu, un calme relatif régnait lundi à Port-au-Prince, où les activités avaient repris leur cours. Ecoles et administrations publiques restent toutefois fermées.