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La CPI appelée à enquêter sur les « crimes contre l’humanité présumés » turcs contre ses opposants dans le monde

Des juristes spécialisés dans les droits de la personne ont annoncé mercredi avoir demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur des crimes contre l’humanité présumés commis par le gouvernement turc contre ses opposants dans le monde entier.

Ils ont soumis à la cour une communication comprenant des allégations de torture, de disparitions forcées, d’emprisonnements injustifiés et de persécution sur quelque 200.000 adversaires du président truc Recep Tayyip Erdogan.

La Turquie n’est pas pas membre de la CPI, qui siège à La Haye, mais les juristes affirment que le pays peut être visé par une enquête pour des crimes présumés contre 1.300 victimes commis sur les territoires de 45 Etat Parties au Statut de Rome, texte fondateur de la cour.

« Les responsables turcs ont commis des crimes contre l’humanité contre des centaines de milliers d’opposants au régime d’Erdogan », indique la communication soumise au procureur de la CPI, Karim Khan. M. Khan « doit maintenant se prononcer sur l’opportunité pour le tribunal d’ouvrir des enquêtes qui peuvent avoir pour résultat la mise en cause de fonctionnaires de haut rang d’un allié de l’Otan », ajoute-t-elle.

« Les membres importants du gouvernement (turc) ne peuvent nier qu’ils sont responsables, car ils ont proclamé fièrement leur responsabilité », a déclaré lors d’une conférence l’ancien vice-Premier ministre belge Johan Vande Lanotte, l’un des juristes qui ont présenté la demande. Après avoir reçu des plaintes d’individus ou de groupes d’individus, le procureur décide de façon indépendante des affaires qu’il compte soumettre aux juges de la CPI.

La communication soumise à la CPI a été signée par un cabinet d’avocats belge d’un certain nombre de victimes, un « tribunal pour la Turquie » qui s’est tenu à Genève en 2021, ainsi qu’un groupe européen de juges et de procureurs.

Les 1.300 affaires soulignées dans la plainte impliquent toutes des personnes liées par le gouvernement turc au prédicateur américain Fethullah Gülen, bête noire de M. Erdogan qui l’accuse d’avoir orchestré une tentative de putsch en 2016.

Elle détaille 17 allégations de disparitions forcées dans lesquelles les gens ont été enlevés en Albanie, en Bulgarie, au Cambodge, au Moldavie, Mongolie et en Suisse avant d’être emmenés en Turquie.

Les allégations de persécutions comprennent la fermeture d’écoles turques à l’étranger, affectant 522 enseignants et leurs familles. La plainte a été soumise le 9 février, mais annoncée plusieurs semaines plus tard en raison du tremblement de terre dévastateur du 6 février.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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