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La Belgique débloque 50 millions d’euros pour un programme climat au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et au Mali

La ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir (Vooruit) débloque 50 millions d’euros dans le cadre du programme régional climat de la Belgique au Sahel.

C’est ce qu’elle a annoncé mardi soir en marge d’une rencontre avec le ministre du Climat du Burkina Faso Siméon Sawadogo. L’ambition affichée est de rendre à nouveau fertiles 10.000 hectares de terre – soit l’équivalent de 20.000 terrains de football – au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et au Mali.

Meryame Kitir est actuellement en visite de travail en Afrique. Elle arrive ce mercredi au Sénégal, après avoir passé deux jours au Burkina Faso. Ce voyage se déroule sous le thème du réchauffement climatique.

Le Sahel est la région d’Afrique située entre la région tropicale humide au sud et le désert du Sahara au nord. Il est particulièrement sensible au changement climatique et souffre de la désertification. On estime que 80% des terres se sont déjà détériorées. Cela a des conséquences pour l’agriculture locale et la population.

La population locale, qui vit souvent de l’agriculture, voit son rendement diminuer à cause de la sécheresse. « Ici, au Sahel, vous pouvez littéralement voir la situation se détériorer. Mètre par mètre presque, on constate qui opère une avancée : les sécheresses extrêmes ou l’être humain. Avec ce programme climatique régional, nous pouvons faire la différence pour de très nombreuses personnes », expliquait la ministre Kitir.

« Non seulement nos efforts font en sorte que les gens ici absorbent mieux les chocs du changement climatique. De par nos actions – comme la plantation d’arbres ou la régénération de terres épuisées – nous luttons aussi efficacement contre le changement climatique. Et c’est une bonne chose pour tous ».

C’est la première fois que la Belgique investit dans un programme régional spécifiquement axé sur l’action climatique internationale.

« L’agroécologie peut rendre la planète plus saine »
La ministre de la Coopération au développement veut donc convertir les pays en développement à l’agroécologie afin de rendre la planète plus saine. Ce mardi, elle y a visité le projet Yelemani, une ferme qui utilise l’agriculture traditionnelle, sans pesticides.

Située à Loumbila, à une vingtaine de kilomètres de la capitale Ouagadougou, l’exploitation est dirigée depuis 2012 par Blandine Sankara, en collaboration avec les femmes des villages voisins. Ensemble, elles ont notamment planté des tomates bio, des aubergines et de la verveine qu’elles vendent sur les marchés des environs.

Yelemani signifie ‘changement’ en burkinabé. « Pour nous, cela signifie un changement dans la production et la consommation », a expliqué Blandine Sankara, qui a étudié la sociologie à Genève avant de retourner dans son pays d’origine.

Son projet s’articule autour de plusieurs axes, dont la formation – « si nous voulons un changement durable, nous devons commencer par les enfants » -, la production écologique et la participation politique afin « de porter le changement ».

« L’agroécologie permet de rendre le sol à nouveau fertile grâce à des produits naturels et ça aide aussi la nature. C’est une situation win-win, qui est durable », a de son côté souligné la ministre Kitir. Cette dernière se trouve ce mercredi au Sénégal, où elle visitera des mangroves afin de comprendre comment les protéger du changement climatique.

Anne François

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