La presse internationale salue l’élection du démocrate à la présidence américaine mais s’inquiète de la tâche écrasante qui l’attend.
Voici une sélection de titres et d’extraits d’articles de la presse internationale au lendemain de l’élection de Joe Biden à la présidence américaine. Cette sélection a été réalisée par l’AFP.
«Une nouvelle aube pour l’Amérique», affirme le journal britannique The Independent, soulignant la réussite de Kamala Harris, première femme à accéder à la vice-présidence.
Tomorrow’s @independent front page #tomorrowspaperstoday To subscribe to the Daily Edition https://t.co/XF8VnDpHYF pic.twitter.com/CppNs25wq2
— The Independent (@Independent) November 8, 2020
«Joe l’endormi réveille l’Amérique», raille le Sunday Times en référence au surnom péjoratif dont Donald Trump affublait son rival pendant la campagne.
Le Sunday Telegraph reprend pour sa part directement les mots de Joe Biden : «Il est temps que l’Amérique guérisse».
The front page of tomorrow’s Daily Telegraph:
‘It’s time for America to heal’#TomorrowsPapersToday pic.twitter.com/FR2ny7iTyj
— The Telegraph (@Telegraph) November 7, 2020
«Quelle libération, quel soulagement : les voix sont comptées, les jours de Donald Trump aussi. Joe Biden hérite d’une charge lourde comme aucun autre de ses prédécesseurs : il doit unir l’Amérique», note également le quotidien allemand de gauche Süddeutsche Zeitung.
The front page of tomorrow’s Daily Telegraph:
‘It’s time for America to heal’#TomorrowsPapersToday pic.twitter.com/FR2ny7iTyj
— The Telegraph (@Telegraph) November 7, 2020
«Au cours de ses presque cinq décennies de vie publique, peu de gens pensaient que Biden pouvait y arriver. Ses trois tentatives de conquérir la Maison Blanche ont été largement jugées peu crédibles», souligne la chaîne publique australienne ABC. «Mais Biden a toujours semblé avoir foi en lui-même. Et maintenant il est le nouveau président des Etats-Unis».
Une charge lourde
La tâche qui attend le ticket démocrate s’annonce néanmoins écrasante, note l’hebdomadaire allemand Die Zeit (centre) : «Joe Biden va devoir trouver rapidement des réponses aux menaces qui planent sur l’économie et au danger aigu de la pandémie. Qu’il puisse, à lui seul, réconcilier le pays est improbable. Que Donald Trump accepte la défaite est impensable. On n’a pas encore fini de trembler pour la démocratie».
In Amerika standen nicht nur Donald Trump und Joe Biden zur Wahl, sondern auch die Demokratie selbst. Zitternd hat das Land den Test bestanden, kommentiert @DIEZEIT-Korrespondent Matthias Naß den Wahlsieg von @JoeBiden #election2020 https://t.co/Zt8kom51LQ
— DIE ZEIT (@DIEZEIT) November 7, 2020
Le plus grand quotidien suédois Dagens Nyheter (libéral) estime lui aussi que la victoire de Joe Biden est «douce-amère». «Biden va avoir du mal à guérir l’Amérique» et sa promesse de ramener le pays à la normalité s’annonce comme une «mission impossible».
Joe Biden vinner presidentvalet i USA, enligt CNN och AP.https://t.co/fX6BNXuewn pic.twitter.com/wyUMCKavxV
— Dagens Nyheter (@dagensnyheter) November 7, 2020
Reste que le candidat a réussi à reconquérir les électeurs populaires de la «ceinture de la rouille» dans le Nord-Est, qui avaient auparavant voté Trump et aidé le parti à en conquérir de nouveaux dans le Sud-Ouest, ce qui «pourrait modifier la géographie électorale des Etats-Unis dans un avenir prévisible», souligne-t-il encore.
Le journal conservateur Svenska Dagbladet relève également que «l’élection est terminée mais (que) le conflit perdure».
Kamala Harris håller tal tillsammans med Joe Biden efter segern – följ direktsändningen här: https://t.co/Qh8g30twhI pic.twitter.com/zw9JKVYpnH
— Svenska Dagbladet (@SvD) November 8, 2020
«La moitié du pays, du moins la moitié de ceux qui ont voté, pourrait avoir un sentiment durable que quelque chose ne va pas après des mois de batailles et d’appels à remettre en cause l’élection; que le système électoral est truqué et qu’on ne peut pas s’y fier; que ça ne sert à rien de voter; que la démocratie américaine ne marche pas de toute façon; que la seule personne en qui ils peuvent avoir confiance est le type qui dit qu’on lui a volé l’élection».
«Biden affronte la tâche monumentale de rebâtir la confiance sur la scène mondiale», souligne le Japan Times.
Despite Joe Biden’s successful campaign, Trumpism won in the parts of the U.S. and with the voters whom the president catered to over four years https://t.co/JTO27PbK1h
— The Japan Times (@japantimes) November 8, 2020
Trump «sans dignité»
Le tabloïd allemand Bild, tout en saluant la victoire de Biden, choisit aussi de souligner la «sortie sans dignité» de Donald Trump, qui refuse de reconnaître sa défaite et promet de continuer à se battre.
Le quotidien australien Daily Telegraph, propriété de Rupert Murdoch, relève aussi qu’il «ne va tout simplement pas accepter l’humiliation d’être apparemment battu par un rival qu’il percevait comme faiblard et à peine digne d’être combattu». Le quotidien souligne : «Il a préparé le terrain pendant des mois à des réclamations de fraude électorale et il ne va pas renoncer à cette stratégie maintenant».
Le journal brésilien Folha de Sao Paulo note que la défaite de Trump constitue une «punition pour les attaques à l’encontre de la civilisation» et met en garde contre la «leçon» que cela représente pour son homologue brésilien Jair Bolsonaro.
Le journal français L’Est Républicain voit également dans les fractures américaines «un reflet grossissant de nos propres failles». «Les fractures américaines ressemblent à celles que l’on a eues, en France, tout le loisir d’ausculter durant la crise des Gilets jaunes. Si l’exemple américain peut nous servir, tâchons exceptionnellement de ne pas l’imiter»
🇺🇸 Joe Biden devient le 46e président des Etats-Unis #Election2020 #Biden
➡ https://t.co/ah6aWDx7ET pic.twitter.com/n9KLkcXYKh
— L’Est Républicain (@lestrepublicain) November 7, 2020
En Grande-Bretagne, le quotidien régional Ayrshire Daily News, implanté dans une région qui accueille l’un des nombreux clubs de golf de Trump, choisit pour sa part une approche purement locale de l’information: «Le propriétaire du club de golf de South Ayrshire perd l’élection 2020», titre-t-il.