Religion

El hadji Malick SY, un guide multidimensionnel

De Gaya, dans le Walo, où il vit le jour en 1855, à Tivaouane où il s’installa et fut rap- pelé à Dieu en 1922, El hadji Malick SY s’est illustré par un itinéraire hors du commun. Sa quête du savoir, qui dura vingt-cinq longues années, lui a permis de sillonner le pays et d’asseoir de solides connaissances dans tous les domaines des sciences religieuses et même profanes (mathématiques, astronomie, prosodie et poésie). Ses études, qui ont duré vingt-cinq ans, étaient parfois entrecoupées de séjours.

Les principaux foyers de la culture islamique d’alors l’accueillirent. C’est à Gaya qu’il s’initia à la théologie et à l’exégèse, puis à Ndombo pour le « fiqh ». A Bokhol, il commença son droit qu’il alla terminer à Keur Kodé Alassane et à Taiba Sèye. Ainsi se termina le premier cycle de ses études.

C’est alors que la ville de Saint- Louis l’accueille. Il se rendra au Ndiambour, à Ndiabali chez Mor Barama Diakhaté puis à Thilla Dramane pour le Tome 2 du « Khalil » et à Ngade Demba. Keur Kodé Alassane l’accueillit à nouveau pour la « Risala », Thilogne, ensuite pour « l’Ihmirar ».

Et enfin, la Mauritanie, chez Mouhammed Ali al Yaqubi, pour le mysticisme. Il y reçut des capacitations dans ce domaine comme dans celui des sciences exotériques : les « hadiths », le « tajwid » (orthoépie). La liste de ses « ijâza » peut être consultée dans l’introduction de son ouvrage « ifhâm al munkir al jâni ». Elle est simplement impressionnante au point qu’il est permis de dire que la « Silsila » (la chaîne de transmission) de Maodo est incomparable.

S’adonnant en même temps à l’agriculture, les produits de son champ de Ngambou Thillé lui permirent de faire le pèlerinage aux lieux Saints de l’Islam. C’est alors qu’il se trouvait à La Mecque que naquit sa fille Fatoumata, de Mame Safi Niang qu’il avait épousée un an plus tôt. C’était le vendredi 17 août 1888, jour d’Arafat, El Hadji Malick avait 35 ans.

Après La Mecque, il fit un périple dans d’autres cités du Moyen Orient comme Alexandrie, Jérusalem, Boukhara, Samarkand. L’occasion lui fut donnée de rencontrer des sommités intellectuelles, de nouer des relations solides avec celles-ci. Il revint chez lui avec un projet : « revivifier la pratique religieuse chez nous ».

Ce projet se déclinait en quatre points : « enseigner et fonder des ‘’daaras’’ (écoles coranique), bâtir des mosquées, avoir un champ pour travailler la terre et gagner sa vie ». Surtout « avoir un lieu où il pourrait réunir les musulmans annuellement ».

Qui d’autre mieux que lui a su rendre à Seydina Muhammad (PSL) ce qui lui revient ! Dans chaque facette de sa vie, Seydi El Hadji Malick renvoie tout au Prophète Muhammad (PSL).

Le point d’orgue de cet amour du Sceau des Prophètes et la volonté d’élever, autant que possible, celui-ci à son plus haut degré est l’inimitable «Khilâçu Dhahab fî Sîrati Khayril Arab» dans lequel il adopte la rime en «m» (d’où l’appellation mîmiyya) et le « ver al-basît » tel que le fit Muhammad al-Busayrî, l’auteur de la « Burda », quelques siècles avant.

Mais, rappelait le professeur-chercheur Bakary Samb, « là où Seydi El Hadji Malick SY innove, c’est dans sa connaissance du contexte socio-historique dans lequel vécut le Prophète (PSL). Il navigue, constamment, entre la vie du Prophète et l’évocation de ce contexte avec une culture historique qui peut étonner plus d’un

Hadji Malick a eu de nombreux frères de même mère, mais il était fils unique de son père. Cheikh Ahmadou Bamba fondateur de la Mouridya est son cousin, car Mame Marame Mbacké, leur grand-père commun, avait 3 fils : Amadou Farimata, Thierno Farimata et Ibra Farimata.

Amadou Farimata est le père de Maty Mbacké, elle-même mère de Ousmane Sy le père d’El Hadj Malick Sy.

Thierno Farimata a eu comme fils Mame Balla Aïssa Boury Mbacké, père de Mor Anta Sally Mbacké, ascendant direct de Cheikh Ahmadou Bamba.

Ibra Farimata est le père de Khary Mbacké dont le fils Ngagne Niang est père de Safiétou Niang la sainte mère d’El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabbakh (Rta).

On se rappelle que ce dernier allait très souvent à Touba pour prendre ses « sagarou ndiaam » d’Abdoul Ahat Mbacké.

Malick Fama et Ahmadou Bamba qui ont fait la fierté des musulmans de l’Afrique et du monde, se sont rencontrés à Ngambou Thiallé peu avant l’exil de Khadimou Rassoul.

Cheikh CAMARA

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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