Nigéria

Deux travailleurs humanitaires enlevés par des djihadistes au Nigeria

Employés du Programme alimentaire mondial et de la Croix-Rouge, les deux collègues revenaient d’un mariage lorsqu’ils ont été kidnappés par une branche dissidente de Boko Haram.

Deux employés d’organisations internationales ont été enlevés ce samedi 12 décembre par des djihadistes dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont annoncé des sources humanitaires et de sécurité.

Les deux victimes – un employé du Programme alimentaire mondial (PAM) qui venait de célébrer son mariage et un collègue du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), son témoin – revenaient de la cérémonie, selon ces mêmes sources.

Le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), branche dissidente de Boko Haram, avait revendiqué vendredi 11 décembre dans un communiqué l’enlèvement de «deux chrétiens travaillant pour la Croix-Rouge», à un barrage entre le village de Mainok et Maiduguri, capitale de l’Etat.

«Les terroristes de l’Iswap ont enlevé les deux travailleurs humanitaires à un barrage qu’ils avaient dressé près de Jakana», a affirmé à l’AFP une source au sein de l’ONU sous le couvert de l’anonymat. «Ils rentraient du mariage célébré le 28 novembre dans l’Etat voisin d’Adamawa vers Maiduguri quand ils ont été arrêtés mercredi à la mi-journée à ce faux barrage», a précisé cette source.

Une source militaire à Jakana, à 25 km de Maiduguri, a confirmé le rapt de «deux membres du personnel humanitaire par des terroristes de l’Iswap».

Boko Haram et l’Iswap continuent de semer la terreur dans le nord-est du Nigeria, où le conflit a débuté en 2009, faisant plus de 36.000 morts et 2 millions de déplacés. Les violences se sont propagées au Cameroun, au Niger et au Tchad voisins.

Depuis 2015, le Nigeria et ces trois pays, tous riverains du lac Tchad, luttent contre les djihadistes au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale appuyée par des de comités de vigilance composés d’habitants.

Attaque d’une école dans le nord du pays
Au Nigeria, les enlèvements d’enfants connaissent une recrudescence sans précédent dans le pays, depuis plusieurs années.

Des hommes armés ont attaqué un établissement d’enseignement secondaire dans l’Etat de Katsina, dans le nord du Nigeria, a annoncé la police, des habitants faisant état de l’enlèvement d’élèves.

Vendredi 11 décembre au soir, «les bandits sont arrivés à moto en tirant par intermittence et ont tenté d’entrer dans l’école» gouvernementale à Kankara, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de l’Etat, Isa Gambo.

Les policiers les ont repoussés avec l’aide de l’armée au terme d’une fusillade d’une heure et demie, a ajouté le porte-parole sans faire état de blessé. «Nous sommes encore en train de faire l’appel pour établir s’il manque des élèves», a-t-il ajouté, ajoutant que quelque 200 d’entre eux, qui avaient pris la fuite, étaient rentrés samedi 12 décembre au matin.

Des habitants ont rapporté des enlèvements d’élèves, se comptant en dizaines selon les médias locaux. «Les ravisseurs ont affronté le personnel de sécurité. Pendant ce temps, un autre groupe est entré dans l’école et a enlevé plusieurs élèves», a affirmé à l’AFP Nura Abdullahi, estimant prématuré d’en évaluer le nombre. Pour Ibrahim Mamman, un autre habitant, «la plupart des élèves se sont enfuis mais certains ont été capturés et enlevés par les bandits».

Des bandes armées parfois fortes de plusieurs centaines de membres sèment la terreur depuis plusieurs années dans les zones rurales du centre et du nord du Nigeria, pratiquant à grande échelle le vol de bétail et les enlèvements contre rançon. En août, des hommes armés avaient enlevé en pleine classe une enseignante avec plusieurs de ses élèves dans l’Etat voisin de Kaduna. Les otages avaient ensuite été relâchés mais l’éventuel versement d’une rançon n’a pas été révélé.

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