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Des policiers français s’échangeaient des messages racistes dans des groupes privés sur Facebook et WhatsApp

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a saisi la justice après une enquête de Streetpress sur un groupe Facebook de 8 000 policiers où seraient postées des centaines de messages racistes, sexistes et homophobes.

Par ailleurs, dans une autre affaire, des policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie WhatsApp, sont renvoyés en conseil de discipline à la suite d’une enquête disciplinaire.

Pour faire partie du groupe privé Facebook TN Rabiot Police Officiel qui réunit plus de 8 000 membres, il faut indiquer sa promotion à l’école de police ou de gendarmerie, son matricule et rédiger quelques phrases en jargon de « la boîte », rapportait le site d’information en ligne Streetpress, jeudi 4 juin, qui dit avoir vérifié ces profils.

Des messages haineux
Selon le média en ligne, sur cet espace de discussion réservé donc aux forces de l’ordre, de très nombreux messages haineux y seraient échangés entre participants. Sans retenue, les fonctionnaires de police se lâcheraient en postant des centaines de messages racistes, sexistes, homophobes, appels aux meurtres…

A la suite de la publication de cette enquête, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a décidé, ce vendredi 5 juin, de saisir la justice.

Castaner saisit la justice
« S’ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l’honneur de la police et de la gendarmerie nationales, dont les hommes et les femmes sont engagés au quotidien pour protéger les Français, y compris contre le racisme et les discriminations. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur a décidé de saisir le procureur de la République », a-t-on précisé de source proche de M. Castaner.

Un groupe « d’informations et de débats sur la sécurité publique »
TN Rabiot Police se présente comme un groupe « d’informations et de débats sur la sécurité publique et la réalité du travail et des missions des forces de l’ordre ». Il est administré par Tony W., policier et Isabelle B., civile et présidente du Collectif Libre et Indépendant de la Police (Clip). Un collectif fondé à Lyon en 2012 par des « policiers en colère » après la mise en examen d’un fonctionnaire pour avoir tué d’une balle dans le dos Amine Bentounsi, rapporte de son côté Rue89Lyon.

Pour exemple, à propos de la chanteuse Camila Jordana, qui, dernièrement, a déclaré se sentir en danger face à des policiers, l’un d’eux lui a, alors, posté le message suivant : « Ma cochonne ! Je lui fais caca dessus et je lui étale sur tout le visage ».

Ceux qui essaient de calmer les esprits s’en prennent aussi pour leur grade
Toujours selon le site d’information, de temps en temps, certains collègues essaient de calmer les commentaires de certains. Comme cette policière qui au sujet de l’homme de Villeneuve-la-Garenne blessé à la jambe, qui précise que l’un des protagonistes était seulement âgé de 15 ans. Et qui l’on répond : « Une pseudo-collègue qui arrive à défendre ces immondes salopes… On n’a pas besoin de fragiles dans la boîte ».

Six policiers de Rouen en conseil de discipline
Parallèlement à l’affaire révélée par Streetpress, ce vendredi 5 juin, six policiers de Rouen, mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés sur Whatsapp, sont renvoyés en conseil de discipline à la suite d’une enquête disciplinaire de l’IGPN.

Les faits remontent à l’année dernière lorsqu’un policier noir, affecté à l’Unité d’assistance administrative et judiciaire, a porté plainte contre six de ses collègues de Rouen, après avoir découvert qu’il était la cible de propos racistes de leur part.

Jeudi, Arte Radio et Mediapart ont diffusé les propos de ces policiers, redonnant de l’écho à cette affaire au moment où la police est accusée de violences et de racisme après la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis et d’Adama Traoré en France. Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a annoncé à l’AFP que « l’enquête disciplinaire qui avait été immédiatement engagée venait de conclure au renvoi de ces fonctionnaires devant le conseil de discipline ».

MIDI LIBRE

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

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