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Comment agir contre l’insécurité alimentaire des pays vulnérables, notamment en Afrique

Le G7 a lancé un programme visant à compenser les manques d’approvisionnement en céréales provenant de l’Ukraine et de la Russie, pour les pays les plus dépendants, notamment ceux du continent africain

C’est une initiative de la France, lancée lors du sommet du G7, jeudi dernier, et soutenue par les six autres puissances. Une initiative baptisée Food and agriculture resilience mission (Farm), dont l’objectif est d’anticiper les conséquences néfastes de la guerre en Ukraine sur les pays les plus vulnérables.

Une ambition solidaire et coopérative pour limiter la probabilité d’une crise alimentaire à venir qui pourrait être sans précédent. Car la guerre amplifie le risque que l’Ukraine, quatrième exportateur de blé et de céréales, qui fournit la moitié de l’huile de tournesol mondiale, ne puisse récolter et semer cette année.

« Or, ce pays producteur est systémique pour le marché mondial, rappelle-t-on à l’Élysée. Sans compter que dans l’état actuel de la situation, il ne peut exporter par les voies terrestres, ni par les voies maritimes, les ports de la mer Noire ayant été minés. »

Ajoutons à cela l’incertitude quant à la contribution de la Russie, grande exportatrice de céréales vis-à-vis du marché international, et le risque de voir certains pays dépendants de ces deux nations se retrouver face à des besoins non fournis. Farm entend donc identifier les besoins existants et avancer des débuts de solutions. Le pro- gramme proposé s’oriente autour de trois axes.

En limitant les tensions sur le marché
Le premier : limiter les tensions sur le marché des céréales. « Il est essentiel que les pays producteurs gardent leurs frontières ouvertes et ne fassent pas de restrictions aux exportations, au risque de rajouter des tensions sur les marchés, lâche-t-on à l’Élysée. Nous observons des pays qui jouent un jeu non coopératif, soit en surstockant, soit en surachetant. »

Les ministres du G7 ont donc demandé une cartographie des différents obstacles de ce type afin de convaincre ces Nations, mais aussi de grands acteurs privés, à ne pas persister dans cette stratégie.

En mobilisant les stocks de différents pays
Le deuxième axe vise à mobiliser les stocks et à penser à une réallocation aux pays vulnérables, comme l’Égypte, qui importe 60 % de blé d’Ukraine, ou le Liban, dépendant à 85 % de la Russie et de l’Ukraine sur cette matière première. De quels stocks parle-t-on ? « De l’Inde par exemple », souligne l’Élysée.

Mais aussi des ressources de la Chine. « La Chine est un acteur majeur dans la production et la consommation. Elle a vocation à faire partie de l’initiative, même si sa récolte a baissé cette année de 20 % en raison de difficultés météorologiques… »

En investissant pour sécuriser la production
L’ambition ici est de compenser le manque ukrainien « en investissant là où c’est nécessaire, dans le respect des contraintes environnementales ». L’Europe a déjà dégainé en suspendant momentanément ses jachères pour produire plus.

Mais, il s’agit aussi d’investir dans les pays du continent africain tout en les accompagnant dans la transition agricole. À un plus court terme, il s’agit également de sécuriser l’accès de l’Ukraine aux intrants (semences, carburant pour tracteurs) dont elle a besoin pour produire. Si elle peut produire…

Valérie Deymes

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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