Singapour

Cinquième exécution pour trafic de drogue à Singapour depuis le mois de mars

Singapour a pendu vendredi 22 juillet un trafiquant de drogue, la cinquième exécution dans la cité-État depuis mars, après le rejet par un tribunal d’un ultime recours et malgré les appels à la clémence.

Vendredi, le Singapourien Nazeri Lajim a été exécuté en prison, a indiqué dans un communiqué le service pénitentiaire.

Une vie passée à lutter
L’homme de 64 ans avait été condamné en 2017 pour avoir possédé plus de 33 grammes d’héroïne «dans le but d’en faire le trafic», a indiqué l’agence antidrogue de Singapour, une quantité suffisante «pour alimenter la dépendance d’environ 400 toxicomanes pendant une semaine».

Jeudi, une cour d’appel a rejeté une requête de dernière minute, dans laquelle Nazeri Lajim a comparu par connexion vidéo, pour suspendre l’exécution. Kirsten Han, militante locale des droits de l’homme, a déclaré à l’AFP que Nazeri Lajim avait passé la majeure partie de sa vie à lutter contre la dépendance aux drogues, depuis l’âge de 14 ans.

«Si nous nous préoccupions vraiment du bien-être des personnes qui consomment des drogues, nous aurions donné à Nazeri Lajim et à d’autres personnes comme lui un soutien significatif et un espace pour se rétablir», a déclaré Kirsten Han. «Au lieu de cela, il a été puni par l’incarcération, encore et encore, tout au long de sa vie».

Après une interruption de plus de deux ans, la ville État, dont la législation antidrogue est parmi les plus sévères au monde, a repris les exécutions en mars, avec la pendaison d’un trafiquant de drogue singapourien.

La série de pendaisons – dont l’exécution largement critiquée du trafiquant malaisien Nagaenthran K. Dharmalingam, handicapé mental, en avril – a suscité l’indignation de la communauté internationale et des appels croissants en faveur de l’abolition de la peine de mort à Singapour.

«Au lieu d’avoir un effet dissuasif particulier sur la criminalité, ces exécutions ne font que montrer le mépris total des autorités singapouriennes pour les droits humains et le droit à la vie», a réagi Chiara Sangorgio pour Amnesty International, appelant à mettre fin à cette «vague incessante de pendaisons».

Mais la ville État insiste sur le fait que la peine de mort reste un moyen de dissuasion efficace contre le trafic.

Dans une récente interview accordée à la BBC, le ministre de l’Intérieur et du Droit, Nagaenthran K. Shanmugam, a défendu la position de Singapour sur la peine de mort, affirmant qu’il existait «des preuves évidentes qu’elle est très dissuasive pour les trafiquants potentiels».

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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