Avec cinq candidats, l’Afrique peut remettre la main sur le Ballon d’Or après 1995, et la victoire de George Weah. Une renaissance après quelques années difficiles.
Et si c’était l’année de la consécration ? Jamais, ces dernières années, un joueur du continent africain n’a semblé aussi proche de remporter le Ballon d’Or. Parmi les 30 nommés, ils sont cinq à pouvoir succéder à George Weah, seul vainqueur africain. Du jamais vu dans cette décennie. Et un retour en force après une Coupe du monde en Russie où aucune équipe africaine n’avait dépassé les poules.
L’année 2019 s’annonce comme un excellent cru pour le continent africain. Le meilleur de ces dernières années, où la succession de Samuel Eto’o et de Didier Drogba s’est fait attendre. Depuis 2012, et la dernière apparition de l’Ivoirien, seuls cinq joueurs africains ont été présents dans le classement. Et à part Mohamed Salah l’an passé, Yaya Touré (nommé trois fois), Riyad Mahrez, Pierre-Emerick Aubameyang (deux fois) et Sadio Mané (deux fois) n’avaient pas intégré le top 10.
Deux poids lourds
Seul représentant en 2018 avec une 6e place donc, Mohamed Salah est de nouveau présent. Avec un argument de poids en sa faveur : la Ligue des champions. Vainqueur avec Liverpool, l’Égyptien semble moins fort que l’année précédente.
Il accuse peut-être une petite longueur de retard sur Sadio Mané, son partenaire chez les Reds. L’ancien Messin a crevé l’écran cette saison. Son année aurait pu être plus belle encore avec une victoire lors de la Coupe d’Afrique des nations. Mais le Sénégal est tombé face à l’Algérie (0-1).
Une statistique plaide en faveur des deux joueurs de Liverpool : depuis 2014, le joueur qui a gagné le Ballon d’Or est issu de l’équipe championne d’Europe. Ce fut le cas avec Cristiano Ronaldo (2014, 2016 et 2017) et Messi (2015) bien sûr, mais aussi avec Modric l’an passé.
Argument de plus en leur faveur ? Possible. Mais si c’est un joueur des Reds qui est sacré, Salah et Mané doivent tout de même craindre la concurrence de Virgil van Dijk, lui aussi parmi les favoris au titre. Et espérer que les votes ne soient pas dispersés entre eux, comme cela avait pu être le cas pour les joueurs de l’équipe de France championne du monde en 2018.
Ils ont une longueur de retard
Face à Salah et Mané, un autre buteur redoutable : Pierre-Emerick Aubameyang. Meilleur buteur de Premier League à égalité avec les deux Reds, le Gabonais d’Arsenal doit faire face à un manque dans son année : le palmarès. Finaliste de la Ligue Europa, son bilan reste bien moins clinquant que les deux attaquants de Liverpool. Ou encore de celui de Riyad Mahrez.
Vainqueur de la CAN, mais aussi du championnat et de la Coupe d’Angleterre avec Manchester City, l’Algérien n’est plus le titulaire indiscutable qu’il était à Leicester, notamment lors de l’année où les Foxes ont créé l’exploit (2016, 7e au classement du Ballon d’or). Mais son année a été faste. Avec trois titres et 13 buts, Riyad Mahrez ne sera sans doute pas le vainqueur du trophée, mais il peut largement truster la première partie du classement.
Un novice dans le lot
Le petit nouveau dans la liste, c’est Kalidou Koulibaly. Le Sénégalais a été élu meilleur défenseur de Serie À part la Ligue italienne à l’issue du dernier championnat. Le joueur du Napoli s’est imposé au fur et à mesure, et aurait pu enrichir son année avec un trophée, si le Sénégal n’avait pas échoué en finale de la CAN. Match auquel il n’a pas pu prendre part. La faute à un carton jaune reçu en demie contre la Tunisie, qui lui a valu une suspension.Avant même l’annonce du vainqueur, ce lundi, l’Afrique sort déjà vainqueur. Avec cinq représentants, le continent semble avoir tourné la page d’un Mondial 2018 raté. Avec une année exceptionnelle, un nouveau défi s’ouvre désormais : celui de la confirmation.
Avec Ouest France
