Opinion

Appel des quatre coins du monde – Par Amadou Tidiane Wone dit Baba

En particulier. Au moment où nous écrivons ces lignes, la signature de Wole Soyinka, Prix Nobel de Littérature, vient ajouter au prestige et au rayonnement international de ce qui est, rappelons-le, un appel. Un appel lancé par des personnalités significatives du monde de la culture, des universitaires, des penseurs.

Aux côtés de Cornel West écrivain et militant, critique littéraire et professeur de Philosophie, l’un des intellectuels les plus connus et influents en Amérique, Kwame Anthony Appiah, anglo-ghanéen, professeur de Philosophie ayant enseigné à Harvard, Princeton, NYU est l’un des plus grands spécialistes de la philosophie morale.

Les Professeurs Abdoulaye Elimane Kane, Boubacar Barry, Abdel Kader Boye, Fatou Sow, les journalistes et écrivains Sophie Bessis, Boubacar Boris Diop, et tant d’autres personnalités influentes, ont unis leurs voix pour lancer une alerte face à ce qui semble relever d’une judiciarisation de la vie politique au Sénégal.

Un appel de cette nature suppose et attend une réponse et ne doit, surtout pas tomber dans une polémique stérile qui ne ferait que creuser, davantage, un fossé d’incompréhension. Nous espérons que le Sénégal, ses dirigeants et son vaillant peuple, sauront apporter encore une fois de plus, des raisons d’espérer à l’Afrique toute entière par le dialogue et le respect mutuel.

Plus généralement. L’une des beautés de l’avènement des réseaux sociaux est l’effacement des frontières devant la solidarité agissante des esprits. La communion des cœurs, sur des causes justes, défie le temps et l’espace. La solidarité humaine transfrontalière retrouve ainsi du sens. Elle va, résolument, à l’assaut d’un ordre ancien qui semble perdre pied. Inéluctablement.

Malgré les dérives langagières qui essaiment, par-ci par-là, les réseaux sociaux offrent des raccourcis pour rebâtir des digues solides en vue de contenir les dérives autoritaires d’où qu’elles puissent venir.

La signature d’un appel, par plus d’une centaine, et bientôt plus de deux cent personnalités d’origines diverses, unis par l’urgence de se tenir debout pour sauver le meilleur de la démocratie sénégalaise, nous touche profondément. La prise de conscience de devoir jouer une partition dans la préservation du modèle démocratique sénégalais, par tant de nationalités différentes, est un signal fort qui mériterait d’être entendu, avec lucidité et bienveillance, par les autorités sénégalaises, certes.

Mais ce signal s’adresse, aussi, à l’ensemble des acteurs de la classe politique de tous les pays du continent africain. Pour leur dire que le combat pour la démocratie et la défense des droits humains, au sens large, doit rester au-dessus des clivages partisans ou claniques. Il se situe au-delà des mandats électifs, de leur durée et de leur nombre. Il s’inscrit dans l’ordre de l’Éternité des Nations…

Rassembler sur un texte collectif autant de sommités mondiales est encourageant. Cela préfigure de lendemains radieux pour une Afrique nouvelle, décomplexée et mieux organisée. La mission de veille et d’alerte des intellectuels, universitaires et penseurs de tous les pays doit, désormais, se doter de tous les outils de transmission et de partage d’informations fiables et pertinentes en temps réel.

A l’ère des fake news et autres manipulations par l’intelligence artificielle, les intelligences humaines doivent mutualiser leurs ressources pour minimiser les risques de désordre…organisé.

Les 104 premiers signataires de l’appel lancé au président Macky Sall à « REVENIR À LA RAISON » font le pari qu’il en est suffisamment doté ! Il serait dommage qu’ils perdent ce pari. Ils semblent lancer, comme une bouée de sauvetage, à l’ensemble des collaborateurs proches du chef de l’État du Sénégal, pour leur éviter la noyade dans l’ivresse du pouvoir.

Nous en connaissons quelques-uns qui ne mériteraient pas le sort infâme d’une réduction à la poussière dans les catacombes de l’histoire ! Le sort, déjà vu et peu enviable, de tous les despotes non éclairés…

Alors, à ces hommes et femmes au bord de la tentation de la déraison, nous disons avec des mots simples : entendez le mugissement de la colère populaire avant qu’il ne soit trop tard… Nul ne peut contenir la mer avec ses bras.

La déferlante de la jeunesse est une exigence d’avenir. Un avenir qui leur appartient. Définitivement.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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