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3e mandat, bataille de succession…Macky Sall à l’épreuve du mandat-piège

Alors qu’il s’était engagé par divers actes à pacifier l’environnement politique, le chef de l’Etat semble aujourd’hui avoir perdu ce combat du fait de la persistance du débat sur le troisième mandat qui a pris une proportion énorme au sein même de son parti, allant même jusqu’à créer une véritable bataille de succession à l’APR, entre seconds couteaux notoires, au détriment de présupposés dauphins qui peinent à se départir des ambitions présidentielles qu’on leur prête, à tort ou à raison.

Un coup d’épée dans l’eau. C’est ainsi que l’on serait tenté de qualifier les efforts entrepris par le chef de l’Etat, Macky Sall, pour apaiser l’espace politique sénégalais, en ce début de quinquennat. En effet, après son premier mandat fortement marqué par plusieurs tensions politiques du fait, entre autres, de la traque des biens supposés mal acquis et de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, le chef de l’Etat avait opté au lendemain de sa réélection pour son second et dernier mandat pour la décrispation totale de la scène politique en vue de créer les conditions d’une bonne exécution de son programme quinquennal, sous label PSE Pour autant, il a commencé par un appel à un «dialogue sans exclusive, constructif et ouvert » lancé à son opposition et à toutes les forces vives de la Nation dans la foulée de la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel.

Au lendemain de sa prestation de serment, il a également à la surprise générale annoncé la suppression du poste de Premier ministre, une mesure que certains observateurs avaient même qualifiée de stratégie visant à effacer toute velléité de dauphinat au sein de l’équipe gouvernementale et assoir ainsi directement son autorité sur les membres de l’attelage gouvernemental. Toujours, dans cette démarche de décrispation, il a invité les responsables de son parti et de la coalition au pouvoir notamment les ministres à se concentrer sur le travail pour lequel ils sont nommés et à ne pas perdre du temps sur le débat concernant son 3ème mandat. Et Macky Sall est même allé jusqu’à prendre un décret pour débarquer de leurs fonctions des responsables de son parti qui ont donné leur avis sur son dernier mandat présidentiel.

À ces actes posés par le chef de l’Etat, il faut également ajouter les retrouvailles scellées avec son ancien mentor et prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, sous l’égide du Khalife général des mourides ainsi que la libération par grâce présidentielle de Khalifa Ababacar Sall et autres personnes condamnées dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.

Seulement, en dépit de tous ces efforts du chef de l’Etat pour créer les conditions d’un climat apaisé, son second mandat actuel semble piégé par le débat sur la succession. Alimenté pour la plupart du temps par les propres partisans du président, ce débat est en train de prendre aujourd’hui des proportions énormes.

En effet, outre les appels lancés à des responsables qui ont l’ambition de succéder au Président à se déterminer, le débat de succession est aujourd’hui alimenté par des accusations contre ces responsables de l’APR de comploter dans le dos du chef de l’Etat. C’est ainsi que la présidente du Conseil économique social et environnemental, Aminata Touré, et l’actuel ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba, sont accusés de mener des activités subversives par certains de leurs camarades de parti.

Il faut dire que cette situation contraste avec l’ambition du Président Sall de pacifier l’environnement politique en vue de dérouler son programme de gestion quinquennale du Sénégal. Pour dire que le mandat en cours peut être un véritable cadeau empoisonné pour Macky Sall !

Nando Cabral Gomis

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

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