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Une liste de combattants africains pour enrichir les noms de rues en France

La secrétaire d’Etat au ministère des Armées, Geneviève Darrieussecq, veut «nommer» plutôt que «déboulonner».

Le ministère français des Armées a publié mercredi 1er juillet un ouvrage recensant 100 Africains ayant combattu pour la France dans l’espoir que certains soient honorés par un espace public. Une réponse «pédagogique» à la tentation de déboulonner les statues.

Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État au ministère des Armées, a présenté cette liste non-exhaustive pour «aider les édiles à trouver des références de soldats» qui ont combattu dans leurs territoires respectifs. «Les noms, les visages, les vies de ces héros d’Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres parce que sans eux, nous ne le serions pas», a-t-elle déclaré lors d’une courte cérémonie au ministère, plaidant pour une «pédagogie de l’espace public».

«Plutôt que de dénommer, je propose de nommer»
Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde, consécutives à la mort de George Floyd lors de son arrestation par un policier américain, les monuments et statues liés à l’histoire coloniale française ou à la traite négrière se trouvent à nouveau au centre d’une polémique mémorielle.

«L’histoire ne se refait pas et elle comporte une part de tragique, d’injustice et d’ombre», a estimé Geneviève Darrieussecq. «La juger en fonction de nos principes actuels est une erreur, c’est le péché mortel de l’historien, a-t-elle ajouté. Plutôt que de déboulonner, je vous propose de construire. Plutôt que de dénommer, je propose de nommer. Plutôt que d’effacer, je vous propose de réfléchir à la mise en explication de notre espace public».

L’ouvrage comprend un tri par régions françaises. Tous les soldats proviennent de l’empire colonial français en Afrique, avec une grande représentation des Sénégalais mais aussi d’Afrique du Nord. Chacun d’entre eux dispose d’une fiche mentionnant, a minima, des éléments biographiques, sa carrière militaire et son lieu d’inhumation.

Aucun soldat d’autres régions de l’empire (Pacifique, Asie notamment) n’est en revanche cité. La mobilisation de soldats africains a concerné des centaines de milliers d’hommes pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne sont plus que quelques dizaines encore vivants aujourd’hui. Certains se sont engagés volontairement, d’autres ont été forcés de le faire.

La ministre a indiqué à cet égard avoir rencontré plusieurs soldats africains, notamment marocains et tchadiens. Aucun d’entre eux n’a «à aucun moment renié (sa) participation et jamais donné le sentiment qu’il l’avait vécu contre (sa) volonté», a-t-elle fait valoir, saluant «la précision de leurs souvenirs, leur amour de la France et la fierté qu’ils avaient de ce qu’ils ont réalisé dans les armées françaises».

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