Economie

Un bond de 40% sur un an des prix alimentaires mondiaux, un plus haut depuis 10 ans

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 127,1 points en mai, soit 4,8% de plus que le mois précédent et 39,7% de plus qu’en mai 2020.

C’est aussi la douzième hausse mensuelle consécutive de l’indice FAO qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base.

«Impressionnant!», commente un analyste. Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mai de près de 40% sur un an, atteignant leur niveau le plus haut depuis septembre 2011, a annoncé jeudi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 127,1 points en mai, soit 4,8% de plus que le mois précédent et 39,7% de plus qu’en mai 2020. C’est aussi la douzième hausse mensuelle consécutive de cet indice, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base. L’indice s’établit à seulement 7,6% de son niveau record (137,6 points), enregistré en février 2011.

La hausse enregistrée en mai s’explique par la flambée des prix des huiles végétales, du sucre et des céréales, ainsi que par le raffermissement des prix de la viande et des produits laitiers, explique la FAO. Ainsi les prix des céréales ont bondi de 6% en mai par rapport à avril. Ils ont été tirés par la hausse de 8,8% des prix du maïs sur un mois, liée à la révision à la baisse des perspectives de production au Brésil. Les prix internationaux du blé ont eux aussi vigoureusement progressé (+6,8% sur un mois).

Le plus spectaculaire est la forte hausse des prix des huiles végétales (+7,8% sur un mois). Le prix de l’huile de palme à Kuala Lumpur a ainsi bondi de 60% sur un an (entre le 3 juin 2020 et le 3 juin 2021), relève pour l’AFP Gautier Le Molgat, directeur général adjoint d’Agritel, cabinet spécialisé dans la gestion du risque prix. «On a dépassé les pics historiques de 2007» . «Il y a eu une petite récolte mais c’est aussi en grande partie lié à la reprise économique et à la volonté de la Chine de faire des stocks», note-t-il.

Vers une «accalmie» ?
Pour le soja, la hausse des prix s’explique par la forte demande mondiale prévue, en particulier dans le secteur des biocarburants, relève la FAO. Il y a eu aussi une forte hausse du côté des prix du sucre (+6,8% par rapport à avril). De leur côté, les prix de la viande ont progressé de 2,2% en mai sur un mois, du fait de l’accélération des importations chinoises. Les prix des produits laitiers ont progressé de 1,8%.

«C’est compliqué pour le secteur de l’élevage» car les prix de leurs matières premières augmentent plus vite que celui de leurs produits, souligne Gautier Le Molgat. Pour expliquer cette hausse globale des prix des produits alimentaires, l’analyste met en avant le rôle de la Chine qui a acheté «un peu sans limite» que ce soit des oléagineux ou des céréales de la récolte 2020. «Cela a beaucoup tendu les stocks américains». Mais cette hausse des prix va-t-elle perdurer?

La FAO a annoncé jeudi s’attendre à une production mondiale «record» pour les céréales en 2021. Elle devrait s’établir à 2,82 milliards de tonnes, soit une progression de 1,9% par rapport à 2020 – principalement grâce à la hausse de la production de maïs, qui devrait être de 3,7% cette année. De son côté, le département américain de l’Agriculture (USDA) a livré récemment ses premières prévisions de récoltes pour la campagne commerciale à venir (2021/22).

Il table sur un nouveau record mondial pour le blé, à près de 789 millions de tonnes, avec des productions en nette progression dans l’Union européenne et l’Ukraine, mais relativement stables aux Etats-Unis et en Russie. Il s’attend aussi à des récoltes record pour le soja brésilien et le maïs américain.

En revanche, la récolte de maïs du Brésil, confronté à la sécheresse, a été revue à la baisse. «Si les chiffres de l’USDA se réalisent, on peut s’attendre à une accalmie au niveau des prix», a estimé Arnaud Saulais, courtier chez SCB Group. Mais «le marché va rester volatil jusqu’à ce que la récolte soit dans les silos», a-t-il prévenu.

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