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Twitter signale un tweet de Trump, celui-ci dénonce une «interférence»

Le réseau social a invité mardi ses utilisateurs à vérifier la véracité de messages publiés par le président américain. Ce dernier a accusé Twitter d’«interférence» dans la campagne présidentielle.

Twitter a incité mardi 27 mai ses utilisateurs à vérifier la véracité de messages publiés par Donald Trump sur le vote par correspondance, avertissant que les faits énoncés par le président américain n’étaient pas avérés et réfutés par les services de «fact-checking» de la plate-forme. Il y a deux semaines, Twitter a renforcé ses règles pour lutter contre la désinformation sur la pandémie, en élargissant les types de messages qui pourront être signalés aux utilisateurs comme potentiellement «trompeurs» ou «controversés». C’est la première fois que le réseau social applique ses règles au président américain.

«Il n’y a PAS MOYEN (ZERO !) que le vote par correspondance soit autre chose que substantiellement frauduleux», a tweeté le président américain. «Le gouverneur de la Californie est en train d’envoyer des bulletins de vote à des millions de personnes. Tous ceux qui vivent dans l’Etat, peu importe qui ils sont ni comment ils sont arrivés là, vont en recevoir. Ensuite des professionnels vont leur dire, à ces gens qui sont nombreux à n’avoir même jamais pensé à voter avant, comment et pour qui voter. Ce sera une élection truquée», a-t-il continué.

«Obtenez des faits»
Sous ces deux tweets s’affiche désormais la mention «Obtenez les faits sur le vote par correspondance», qui renvoie à un résumé des faits et à des articles publiés dans la presse américaine pour rétablir la vérité (par exemple le fait que la Californie n’envoie des bulletins qu’aux électeurs inscrits et non pas à tous les habitants de l’Etat).

Ces tweets contiennent des informations potentiellement trompeuses sur le processus de vote et ont été signalés pour fournir du contexte additionnel sur le vote par correspondance.

Un porte-parole de Twitter
«Ces tweets contiennent des informations potentiellement trompeuses sur le processus de vote et ont été signalés pour fournir du contexte additionnel sur le vote par correspondance. Cette décision a été prise en accord avec l’approche que nous avons présentée plus tôt ce mois-ci», a justifié un porte-parole de la plateforme. Une première alors que les réseaux sociaux sont souvent accusés de laxisme dans leur traitement des propos tenus par des dirigeants.

Donald Trump n’a pas tardé à réagir en accusant mardi soir le réseau social d’«interférence» dans la campagne pour l’élection présidentielle de 2020. «Twitter interfère avec l’élection présidentielle 2020. Ils disent que mon affirmation sur les votes par correspondance, qui mènera à de la corruption massive et de la fraude, est incorrect, en se basant sur des vérifications d’information par les «Fake News» CNN et «Amazon Washington Post…»

Les réseaux se voient régulièrement reprochés d’appliquer des politiques à deux poids deux mesures dans leur lutte contre la désinformation. Facebook, notamment, a pris la décision controversée de ne pas soumettre au «fact-checking» par des tiers (vérification des faits) les propos tenus par des personnalités politiques. Twitter, de son côté, a réglé une partie du problème en interdisant les publicités à caractère politique. Mais cela n’empêche pas Donald Trump de continuer à tweeter énormément sur les sujets, de façon souvent péremptoire et contestée.

En fonction du potentiel de danger des messages et du type de problèmes qu’ils soulèvent (information non vérifiée, disputée ou trompeuse), les modérateurs de Twitter peuvent répondre avec des mises en garde ou des avertissements, voire aller jusqu’au retrait dans le pire des cas (information trompeuse et dangereuse). La désinformation sur les scrutins démocratiques (fausses dates ou fausses information sur la manière de voter) est considérée comme particulièrement cruciale par Facebook et les autres plateformes depuis les tentatives de manipulation de l’élection présidentielle américaine et du référendum sur le Brexit, en 2016.

La vague de désinformation liée au coronavirus a aussi incité les réseaux à prendre des mesures plus draconiennes. Twitter a ainsi retiré en mars deux tweets du compte officiel du président brésilien Jair Bolsonaro dans lesquels il remettait en cause le confinement décidé pour lutter contre le coronavirus. Le chef de l’Etat brésilien avait publié trois vidéos sur son compte dans lesquelles on le voyait notamment aller à la rencontre des gens dans les rues de Brasilia, en contradiction avec les consignes de son propre gouvernement.

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