Politique

Réformes institutionnelles: Macky Sall s’explique et obtient le soutien des députés de BBY

Sans surprise, Macky Sall a obtenu le soutien des députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby) pour ses réformes institutionnelles comme la future suppression du poste de Premier ministre. Le chef de l’Etat n’a pas manqué de remercier les députés pour leur implication dans la campagne victorieuse de la présidentielle et pour le vote des lois envoyées à l’Hémicycle par l’Exécutif.

Entouré du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et du président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, Aymérou Gningue, le chef de l’Etat a tenu à recevoir ses députés pour leur expliquer le contenu des réformes institutionnelles qu’il envisage et dont le point nodal reste la suppression du poste de Premier ministre.

Il s’est excusé d’emblée de n’avoir pas discuté au préalable avec les députés de ces réformes avant de les soumettre au Gouvernement en Conseil des ministres. A l’entame de ses propos, le président Macky Sall a remercié les députés pour leur apport dans sa victoire à la dernière présidentielle. Il a aussi magnifié le soutien de l’hémicycle qui a voté la quasi-totalité des lois introduites par l’Exécutif.

Evoquant ces réformes, Macky Sall a indiqué qu’en réalité, c’est seulement trois années normales que le quinquennat va vivre. En effet, il y a aura d’abord en décembre 2019 les locales, puis en 2022 les législatives, et enfin en 2024 la présidentielle.

La décision de supprimer le poste de Premier ministre part d’un tel constat qui ne permet pas d’avoir la latitude de s’enfermer dans les procédures longues avec l’existence d’un Premier ministre. Macky Sall veut arriver avec la suppression du poste de Premier ministre à obtenir un niveau unique d’arbitrage des décisions, une célérité dans l’exécution des politiques publiques.

Corrélativement à la disparition du poste de chef de gouvernement, il a expliqué aux députés que la motion de censure appartenant au Législatif et le droit de dissolution qui lui est conféré vont sauter. Toutefois, selon lui, cela ne va rien changer aux missions régaliennes de l’Assemblée nationale.

Cette dernière aura toujours l’initiative des lois, le contrôle de l’action gouvernementale et des politiques publiques. Le président de la République n’a pas manqué d’expliquer aux députés les choix opérés dans le cadre du nouveau gouvernement. Il a encore redit que les ministres partants n’ont pas été remerciés pour incompétence, mais il avait un besoin d’accélérer les choses, de faire tourner la machine en fonction des paramètres comme l’équité territoriale, le rajeunissement de l’équipe gouvernementale, la promotion des femmes.

Aymérou Gningue fortement acclamé
Contrairement aux membres du Secrétariat Exécutif national (Sen) de l’APR qui n’avaient pas eu droit à la parole la veille, les députés, eux, ont pu s’exprimer après le chef de l’Etat. Le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a félicité le président de la République pour l’attention qu’il accorde à son institution chaque fois qu’il est sollicité.

Les députés comme Seydou Diouf, Ndèye Lucie Cissé au nom des femmes et du Pit et Cheikh Seck ont pris parole pour magnifier la posture du chef de l’Etat. Ils ont totalement adhéré aux réformes institutionnelles annoncées et ont décidé d’accompagner à ce niveau le chef de l’Etat. Mais celui qui a gagné à l’applaudimètre, c’est incontestablement le président du Groupe Parlementaire Benno Bokk Yaakar (Bby) Aymérou Gningue. Il a profité de cette tribune pour dénoncer les misères dont ont été victimes les députés lors de la prestation de serment du président de la République à Diamniadio le 02 avril dernier.

Aymérou Gningue a insisté auprès du chef de l’Etat pour le respect de la place du député dans le protocole d’Etat. « Comme vous le savez, Monsieur le Président de la République, lors de votre investiture, certains députés ont dû bouder la séance parce qu’ils n’ont pas été bien traités.

Ces genres de situation, nous les vivons tout le temps pratiquement et en majeure partie lors des rencontres officielles. Nous voulons vraiment que vous prenez des mesures sur ça », a dénoncé, selon nos sources, un des députés de la mouvance présidentielle. Lors de la prestation de serment du 02 avril, des députés ont été relégués loin derrière. Ce qui a été vivement dénoncé par les parlementaires présents. Hier non seulement les députés ont magnifié la conduite du groupe par le maire de Mérina Dakhar, mais encore ils ont tenu à l’applaudir vivement pour la défense de leurs causes.

Macky Sall aux députés :  Vous ne devez pas forcer aussi »
Réagissant à l’interpellation de ses hôtes, le chef de file de Benno Bokk Yaakar leur aurait promis de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que de pareilles circonstances ne se reproduisent plus. « Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires.

Mieux nous allons saisir les personnes compétentes pour que cela ne se reproduise plus », aurait promis le président de la République. Qui a, selon nos interlocuteurs, néanmoins demandé aux députés de ne pas forcer si on leur demande de respecter la disposition du protocole. « Si vous venez et qu’on vous demande de vous mettre quelque part, mettez- vous là-bas sans trop forcer aussi », aurait conseillé Macky aux députés.

Quant au chef de l’Etat, il est reparti visiblement satisfait du soutien de « ses » députés. Lesquels vont supprimer le poste de Mahammad Boun Abdallah Dionne sans états d’âme !

AK. DIARRA ET B.DIENG

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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