Politique

Pour la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne, le parrainage-citoyen doit être abandonné

La Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) recommande l’abandon du parrainage-citoyen afin d’éviter d’éventuelles difficultés d’application politique et organisationnelle lors des élections locales prévues en décembre, a appris l’APS.

« Au titre des recommandations prioritaires, la MOE UE préconise l’abandon du parrainage-citoyen pour les élections locales, dont l’application poserait des problèmes politiques et organisationnels sérieux », a déclaré lundi la cheffe de la MOE-UE, Elena Valenciano, lors d’une conférence de presse de présentation de son rapport final d’observation de la présidentielle de février dernier.

L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté en avril 2018 une loi instaurant le parrainage des candidatures à toutes les élections.

Elle oblige tout candidat ou liste de candidature à une élection de recueillir au minimum 0, 8 % et 1 % et au maximum de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral au moins dans sept régions.

Elle a débouché sur l’invalidation par le Conseil constitutionnel de quelque 19 candidatures à la présidentielle du 24 février .

« Nous recommandons également de mener une réflexion d’ensemble sur les dispositifs du parrainage-citoyen pour les élections présidentielle et législatives », a signifié Elena Valenciano, soulignant que « ces discussions devraient être conduites dans le cadre d’une large concertation ».

Le rapport comprend une analyse détaillée du processus électoral ainsi que des recommandations techniques pour l’amélioration des scrutins futurs, dont huit sont jugées prioritaires par la Mission de l’UE.

« Si le rapport rappelle que le scrutin, le dépouillement des votes et le recensement des résultats ont généralement été évalués positivement par les observateurs de l’UE, il insiste toutefois sur le manque de confiance dans le processus électoral de la part des candidats de l’opposition et de certains acteurs de la société civile », a fait savoir Elena Valenciano.

Elle a souligné la nécessité de « garantir la neutralité et l’efficacité de la Commission nationale autonome (CENA) dans la supervision du processus électoral ».

De même préconise-t-elle le renforcement de l’efficacité des commissions de distribution des cartes d’électeur en assurant la traçabilité de leur distribution.

« L’accès au fichier électoral devrait à tout moment être permis aux partis politiques dans des conditions appropriées », disposition qu’elle qualifie de « mesure de confiance et de transparence », a indiqué la patronne de MOE-UE.

Elle a ajouté : « Les observateurs de l’UE recommandent de garantir des conditions de campagne équitables en envisageant notamment un système de financement public des partis politiques encadré par une institution indépendante, et d’accroître la neutralité et l’efficacité du CNRA dans la supervision des médias en période électorale ».

De manière générale, « l’organisation des élections a été menée dans le respect des règles et délais prescrits dans la loi, bénéficiant d’un cadre administratif de qualité et de fonctionnaires bien formés », a estimé Elena Valenciano.

La cheffe de MOE-UE a par contre déploré certaines pratiques traduisant une certaine désorganisation, notamment dans la distribution des cartes. Les observateurs de l’UE notent par ailleurs que la campagne a été « active et libre », même si elle a été marquée par « une grande disparité de moyens des candidats ».

Une équipe de 9 experts électoraux basés à Dakar et 84 observateurs à travers le pays avait été déployée entre le 15 janvier et 17 mars dernier par l’UE pour superviser le processus électoral et veiller au bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 février sanctionnée par la réélection du président sortant, Macky Sall, avec un score de plus 58 % des suffrages valablement exprimés.

Les quatre candidats malheureux issus de l’opposition ont dénoncé des irrégularités sans pour autant déposer de recours auprès des juridictions compétentes.

Un « dialogue national » s’est depuis ouvert à l’appel du président réélu avec principalement des acteurs politiques, afin entre autres de trouver des voies et moyens de trouver un consensus sur les questions d’intérêt national.

L’ancien ministre de l’Intérieur, le général Mamadou Niang, a été nommé à la tête de la commission cellulaire chargée de piloter les débats du volet spécifiquement politique de ces concertations nationales, l’ancien président du Conseil économique et social, Famara Ibrahima Sagna, dirigeant le « dialogue national » en tant que tel.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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