Italie

Plus de 10 000 morts en Italie après trois semaines de confinement

Quelque 880 personnes ont perdu la vie samedi, après les 969 de vendredi, un bilan jamais atteint dans aucun pays. Mais selon d’autres indicateurs, les mesures prises par le gouvernement italien commencent à porter leurs fruits.

À première vue, ce vendredi et ce samedi sont les journées les plus noires en Italie depuis le début de l’épidémie de coronavirus, et même dans n’importe quel pays du monde. 969 personnes sont mortes en 24 heures (en comptant 50 décès qui auraient dû être comptabilisés la veille) vendredi, puis 889 samedi, ont annoncé les autorités sanitaires du pays. Ce qui porte à 10 023 le total de disparitions à cause du Covid-19, en un peu plus d’un mois.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les décès dans l’immense majorité des maisons de retraite mais uniquement ceux enregistrés dans les hôpitaux, comme en France. Mais ils peuvent intriguer alors que le confinement a été décrété dans tout le pays le 9 mars, soit deux semaines et demie plus tôt.

Evolution moins forte du nombre de cas
Certaines provinces au nord du pays avaient même pris de telles mesures dès le 23 février. Or, les experts tablent généralement sur des effets visibles au bout de deux semaines.

Derrière ce bilan en apparence macabre, la situation italienne laisse pourtant augurer quelques signes d’espérer. Premièrement, le nombre de nouveaux cas confirmés après dépistage augmente moins vite. Il y en a eu 5 974 en 24 heures samedi, soit un peu moins que jeudi (6 203) et que lors du pic du 21 mars (6 557 nouveaux malades). Surtout, en une journée, cela correspond à une hausse de 6,9%, la plus faible évolution journalière jamais enregistrée depuis le début de la crise.

Ce « tassement » de la courbe peut laisser entrevoir un prochain désengorgement des hôpitaux, même si 3 856 patients sont toujours hospitalisés en soins intensifs ce samedi, contre 3 732 la veille.

« Le principal critère à regarder, c’est le nombre de patients qui viennent à l’hôpital pour se faire dépister et qui sont diagnostiqués positifs », insiste auprès du Parisien Jean-Stéphane Dhersin, mathématicien au CNRS et spécialiste de la modélisation des épidémies. Et l’expert de confirmer que ce chiffre n’est impacté qu’après plus de deux semaines de confinement minimum.

Le pic épidémique pas encore atteint
Vendredi matin, le patron de l’Institut supérieur de la santé italien a lui aussi estimé que les mesures de confinement « produisaient leur effet », même si le pic épidémique n’était pas encore atteint. La croissance du nombre de nouveaux cas « est en train de ralentir mais ça ne baisse pas » plusieurs jours consécutifs, a-t-il souligné.

Concernant les décès, la hausse a été de 9,7 % ce samedi par rapport au total recensé la veille. C’est, quasiment, la plus faible évolution depuis un mois, très loin des 22 ou 25 % observés certains jours mi-mars.

Nouveau prolongement du confinement ?
En revanche, la situation reste très critique en Lombardie, la région la plus touchée du pays. Ce samedi, on y recensait depuis le début de l’épidémie 5 201 morts (+ 14 % par rapport à la veille) et 37 198 malades (+ 6 %). Malgré tout, plus de 9 000 malades hospitalisés dans la région ont déjà guéri, et plus de 12 000 dans tout le pays.

Si la situation n’évolue pas favorablement dans les prochains jours, le confinement, initialement prévu jusqu’au 3 avril et déjà prolongé, pourrait l’être une nouvelle fois.

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