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Madoussou Fall a franchi un cap avec le XV de France

Avec cinq titularisations lors de ce Tournoi, la joueuse du Stade Bordelais Madoussou Fall s’impose comme l’une des pièces maîtresses du XV de France

Du haut de son mètre 87, Madoussou Fall ne passe pas inaperçue sur le terrain. Mais c’est surtout par son activité débordante, ses plaquages, ses soutiens dans les rucks et ses courses que la deuxième ligne s’est fait remarquer lors de ses sorties avec l’équipe de France.

À 24 ans, Madoussou Fall, qui a rejoint cet été le Stade Bordelais en provenance de Bobigny, enchaîne les titularisations dans la cage depuis le Tournoi 2021, une sacrée performance à un poste où la concurrence est rude (Safi N’Diaye, Céline Ferer, Audrey Forlani). Elle a seulement manqué la double confrontation contre les All Blacks, remportée par les Bleues en novembre, en raison d’une blessure à une cheville.

Alors que la manageuse Annick Hayraud a beaucoup fait tourner son effectif lors de cette édition 2022, elle est la seule avec la capitaine Gaëlle Hermet qui a conservé sa place dans le XV de départ sur l’intégralité du Tournoi (trois fois avec le 4 dans le dos, deux fois avec le 5).

« Quatre titularisations ce n’est pas rien, reconnaissait la Francilienne avant la sortie de la composition contre l’Angleterre jeudi. Ça représente beaucoup pour moi et je vais tout faire pour que le staff continue de m’accorder sa confiance. »

La bête noire anglaise
Après avoir enchaîné plu- sieurs blessures suivies de rechute, Madoussou Fall, élue « femme du match » lors de la première rencontre du Tournoi contre l’Italie, où elle a inscrit son deuxième essai sous le maillot bleu, s’est véritablement imposée comme un élément indispensable du dispositif tricolore cette année. Elle est la joueuse la plus utilisée par Annick Hayraud lors de ce Tournoi (268 minutes sur 320 possibles) devant l’incontournable Gaëlle Hermet et Chloé Jacquet (252 minutes chacune).

En quinze sélections, la deuxième ligne ne s’est inclinée qu’à quatre reprises, toujours contre le XV de la Rose. À chaque fois, l’écart était inférieur à sept points. « Les Anglaises nous battent toujours sur des petits détails », regrette Madoussou Fall. « La plupart du temps, on tient bien en première mi-temps mais en seconde période, notre rythme baisse et elles en profitent pour marquer. On va avoir besoin d’une grosse défense mais aussi d’une grande attaque. Si on gagne le combat devant, derrière ça sera plus facile pour nos trois-quarts pour faire la différence », analyse la néo-bordelaise.

« Elle est très athlétique et se déplace beaucoup. Elle est physiquement exceptionnelle »

Dans ce registre, les Bleues pourront compter sur la grosse activité de Madoussou Fall. « Elle est traîneur des avants du Stade Bordelais Fabrice Nivard.

Grosse ambition

Ses statistiques le prouvent : 46 plaquages sur l’ensemble du Tournoi, plus haut total français devant Hermet (45), et avec 143 mètres balle en main, elle est l’avant qui porte le plus le ballon. Même si, selon son coach, « elle a encore une grosse marge de progression, c’est aussi une très grande compétitrice qui a vraiment envie d’aller le plus haut possible, elle est très ambitieuse. »

Ambitieuse, elle l’est également avec son club du Stade Bordelais, où elle a débarqué cet été en quête de « concurrence » et de volonté de « changer d’air ». Les Lionnes sont d’ores et déjà qualifiées pour les play-offs d’Élite féminine pour la deuxième fois de leur histoire et caracolent en tête de leur poule avant l’ultime rencontre de saison régulière contre Blagnac.

Mais avant de se projeter sur la fin de saison en championnat, Madoussou Fall est focalisée sur cette première finale avec le XV de France : « J’espère qu’on remportera le Grand Chelem, ça sera encore plus beau pour ensuite préparer la Coupe du monde (au mois d’octobre en Nouvelle-Zélande). »

Ses objectifs sont clairs, et cela passe par une victoire contre l’Angleterre. Vincent Tessier très athlétique, elle se déplace beaucoup, elle est physiquement exceptionnelle. Il y a très peu de filles qui ont son gabarit, même au niveau mondial », constate l’entraîneur des avants du Stade Bordelais Fabrice Nivard.

LE MODÈLE SAFI N’DIAYE
Appelée en équipe de France depuis la tournée d’été en 2019, Madoussou Fall évolue aux côtés de l’emblématique Safi N’Diaye (33 ans, 84 sélections). La capitaine de Montpellier l’a prise sous son aile depuis ses débuts avec les Bleues. « Je me souviens d’il y a quelques années quand j’arrivais en stage, j’étais émerveillée en la voyant, j’étais trop contente ! Un peu timide aussi (rires) parce que c’est une légende à ce poste, se remémore la Francilienne. C’est une super femme aussi en dehors du rugby, elle m’a vraiment épaulée. Elle continue de m’accompagner, de me donner des petits conseils. Je suis chanceuse de pouvoir jouer à ses côtés, d’échanger avec elle et qu’elle me fasse profiter de son expérience. »

Vincent TESSIER

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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