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Les traînées blanches des avions aggravent le réchauffement climatique

Une étude allemande, publiée le 27 juin dernier dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, vient rappeler la nocivité pour la planète des traînées blanches, laissées dans le ciel par les avions. Elle révèle notamment que leur impact sur le réchauffement climatique pourrait tripler d’ici à 2050 en raison de l’explosion annoncée du trafic aérien.

Situés entre 7 000 et 8 000 mètres d’altitude, ces traînées blanches sont en fait le résultat de la condensation de la vapeur d’eau au contact de la suie dégagée par la combustion du kérosène. Rien à voir avec les théories complotistes, qui prétendent que ce sont des traînées chimiques (des «chemtrails» en anglais) contenant des produits destinés à nous empoisonner.

Malgré tout, elles sont mauvaises pour le climat, car elles se comportent comme une «trappe à chaleur», piégeant dans la basse atmosphère une partie des rayons infrarouges émis par la Terre. L’étude rappelle ainsi que ces traînées ont un effet réchauffant supérieur à celui des émissions de CO2 du transport aérien (causées par la consommation de kérosène).

A l’avenir, la hausse annoncée de ces traînées blanches dans le ciel devrait se faire ressentir en premier lieu au-dessus de l’océan Atlantique et de l’Asie du sud, où le trafic aérien augmente le plus rapidement.

DES SOLUTIONS DIFFICILES À METTRE EN PLACE
«Empêcher la formation de ces nuages pourrait constituer une solution rapide pour ralentir le changement climatique, et nous donner un peu de temps pour arriver à réduire les émissions de CO2», avait indiqué en mai 2018 le scientifique allemand Bernd Kächer, auteur d’une étude sur ces traînées blanches.

Mais comment faire ? Dans son étude, le chercheur avait notamment émis l’idée d’utiliser d’autres combustibles, entraînant l’émission de beaucoup moins de particules dans l’air que le kérosène. Une autre possibilité selon lui consisterait à «voler plus haut, où l’air est froid et sec». Mais cela augmenterait les temps de vol et les coûts pour les compagnies aériennes.

Et «même en imaginant qu’on réduise les émissions de particules de 90 %, cela ne suffira pas à stabiliser le réchauffement au niveau de 2006», note avec pessimisme Ulrike Burkhardt, l’une des deux auteures de l’étude parue fin juin.

L’un de ces textes propose d’interdire les vols intérieurs sur un parcours faisable en train, qui durerait jusqu’à 2h30 de plus que le trajet aérien.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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