Intelligence Artificielle

Les pilotes craignent que des avions plus automatisés se passent de copilotes

Des constructeurs aéronautiques ont pour projet d’automatiser davantage les avions avec de l’intelligence artificielle, ce qui pourrait remplacer l’un des deux pilotes à bord.

Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) s’est inquiété mardi de projets des constructeurs aéronautiques d’automatiser davantage les avions avec de l’intelligence artificielle, pouvant remplacer, à terme, l’un des deux pilotes à bord.

La présidente du SNPL, qui fédère les trois quarts des pilotes français, a vilipendé lors d’une téléconférence de presse «une espèce de rêve fou d’ingénieurs qui rêvent de créer l’ordinateur parfait qui pourrait venir remplacer un pilote humain».

«On lance une alerte sur ce projet !», a ajouté Karine Gély. «Nous sommes convaincus que l’ordinateur ou quelque intelligence artificielle que ce soit est totalement incapable de gérer l’imprévisible ou le hautement improbable», a poursuivi Karine Gély.

À deux dans la cabine de pilotage, «on est capable d’élaborer des plans d’action, des stratégies de vol. Et on sait aussi qu’on est beaucoup plus forts et beaucoup plus performants en équipage à deux que si on était tout seul aux commandes», a-t-elle affirmé.

Outre les problèmes de fatigue s’il n’y avait plus qu’un pilote dans l’avion, le SNPL rappelle l’importance du «crosscheck», la vérification croisée, à deux: «Un pilote vérifie ce que fait l’autre, vérifie ce que fait l’avion, etc.» «L’humain est faillible, l’humain fait des erreurs. C’est vrai, c’est tout à fait vrai, on en fait tous.

Mais (…) les automatismes eux aussi sont faillibles, aussi perfectionnés soient-ils», a relevé Fanny Aronssohn, porte-parole du SNPL. «On est tout à fait satisfait de la technologie et des automatismes, ce qui nous facilite la vie tous les jours et qui augmente la sécurité.

Mais les automatismes et la technologie embarquée ne sont que complémentaires de l’humain. On a besoin d’être ensemble, (…) ça ne peut pas remplacer l’humain», a-t-elle ajouté.

Airbus pointé du doigt
L’avionneur Airbus, particulièrement mis en cause par le SNPL, a déclaré que «Nous pensons que les pilotes resteront au cœur des opérations à l’avenir et que l’automatisation peut les aider en réduisant leur charge de travail dans le cockpit, en améliorant les opérations en vol et les performances globales de l’avion».

Le groupe dit vouloir avant tout «accroître la sécurité des vols et l’efficacité opérationnelle des compagnies aériennes», en collaboration avec les autorités de certification et lesdites compagnies.

Des études, qui «visent à améliorer la gestion de la fatigue des équipages sur les vols long-courrier et à leur permettre de mieux organiser leur présence dans le cockpit pendant les phases de croisière grâce à des fonctions automatisées supplémentaires», partent du principe qu’il y a au moins deux pilotes à bord, a précisé un porte-parole de l’avionneur.

Quant aux recherches sur les opérations à un seul pilote sans compromettre la sécurité, il existe plusieurs projets mais tous ne seront pas nécessairement concrétisés, selon Airbus.

De son côté, le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), fédérant une grande majorité des compagnies aériennes mondiales, s’est dit dubitatif sur l’éventualité de voir de tels appareils faire leur apparition à moyen terme.

«À titre personnel, je ne vois pas» cela se produire, a déclaré Willie Walsh lors d’une conférence de presse en marge du congrès de l’Iata à Istanbul.

«La raison pour laquelle je dis cela est que les appareils en service aujourd’hui et qui sont en train d’être livrés resteront en service pendant 20 ou 25 ans», et ne seront pas équipés pour fonctionner avec un seul pilote. «Honnêtement, je ne vois pas cela se produire de mon vivant», a ajouté Willie Walsh, qui a 61 ans.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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