Yemen

Les Houtis brûlent les photos de lingerie jugées indécentes sur les emballages et affiches des magasins de lingerie de la capitale

Les Houthis ont confisqué des centaines de photos de femmes, jugées indécentes, sur les emballages et affiches des magasins de lingerie de la capitale yéménite.

Les autorités ont confisqué et brûlé des «centaines» de photos de femmes jugées «indécentes» sur les emballages et affiches des magasins de lingerie de la capitale yéménite Sanaa, contrôlée par les rebelles Houthis, ont indiqué mercredi à l’AFP des commerçants et un responsable. Proches de l’Iran, les Houthis, en guerre contre le gouvernement yéménite, tentent d’imposer un strict code moral ciblant particulièrement les femmes dans les territoires du Nord qu’ils contrôlent, dont Sanaa prise en 2014.

«Le ministère du Commerce a confisqué l’ensemble des photos de femmes de mon magasin sous prétexte qu’elles seraient nues et que ceci porte atteinte à la pudeur», a déclaré à l’AFP Mohammed al-Alimi, propriétaire d’un magasin de lingerie dans le quartier d’al-Safiya. Un autre commerçant, Omar al-Ouessabi, a assuré que la campagne des autorités a visé l’ensemble des magasins de lingerie de ce quartier, ciblant aussi les enseignes et les affiches des boutiques. Des Houthis ont brûlé des «centaines» de photos, a-t-il ajouté.

«Ce genre de photos indécentes ne passe pas»
«Les autorités à Sanaa ont récemment mené une descente dans les magasins de lingerie et confisqué les photos indécentes», a confirmé à l’AFP un responsable rebelle, en précisant que la campagne avait touché toute la capitale et que les commerçants avaient été avertis. «Nous sommes une société conservatrice. Nous avons nos coutumes et traditions. Ce genre de photos indécentes ne passe pas», a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat.

Plusieurs responsables houthis ont toutefois critiqué la mesure, à l’instar d’Abdelmalik al-Ajri, membre du bureau politique. Sur Twitter, il a appelé les autorités locales à «contenir leurs agents qui interprètent mal la religion». Ce n’est pourtant pas la première fois que les Houthis s’en prennent à des magasins pour femmes.

L’année dernière, ils avaient confisqué chez des tailleurs des ceintures portées par les jeunes femmes sur leurs robes pour souligner leur silhouette. L’unique café pour femmes à Sanaa, l’Ophelia, avait été contraint de fermer ses portes. Et des salons de coiffure de la capitale avaient eu pour ordre de refuser les coupes jugées fantaisistes très demandées par les jeunes.

Les rebelles se sont imposés malgré l’intervention depuis 2015, d’une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite voisine, qui appuie le gouvernement pour contrer l’influence de son rival iranien dans la région. Avec une population au bord de la famine, le conflit – qui a fait des dizaines de milliers de morts – a plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.

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