Tanzanie

Les dirigeants de l’opposition Tanzanienne arrêtés après l’élection présidentielle

Trois jours après la victoire écrasante du parti au pouvoir aux élections générales en Tanzanie, la police a arrêté lundi 2 novembre huit responsables de la principale formation d’opposition, le Chadema, dont son chef et son candidat à la présidentielle, qui avaient appelé à manifester.

Le Chadema et ACT-Wazalendo, un autre parti d’opposition, ont rejeté les résultats des scrutins du 28 octobre, au cours desquels le président sortant John Magufuli a été réélu avec 84,39% des voix et son parti, le CCM, a raflé la quasi-totalité des 264 sièges en jeu aux législatives.

Samedi, Tundu Lissu, candidat du Chadema à la présidentielle, et Freeman Mbowe, président du parti, avaient appelé leurs partisans à descendre dans la rue à compter de lundi pour réclamer de nouvelles élections, dénonçant un vote entaché de fraudes massives. Ils ont tous les deux été arrêtés lundi, ainsi que six autres membres de leur mouvement. Le responsable de la police a indiqué que ces arrestations sont «en lien avec les manifestations interdites.»

Fraude électorale et répression
Plus tôt dans la journée, Mambosasa avait annoncé à la télévision publique l’arrestation de Freeman Mbowe ainsi que de six hauts responsables du Chadema. «En plus de ces manifestations que nous avons interdites, ils voulaient inciter à saccager des infrastructures, brûler des stations-service, des marchés et des véhicules de transport en commun», a-t-il ajouté.

«Toute personne impliquée dans la préparation de manifestations illégales sera arrêtée et traduite en justice», a averti le responsable de la police. Ces arrestations, couplées à une forte présence policière, semblent avoir dissuadé les potentiels manifestants, et aucun rassemblement n’a été signalé lundi.

Tundu Lissu, qui a recueilli 13,03% des voix, avait dénoncé avant même la publication des résultats «une fraude d’ampleur sans précédent dans l’histoire» du pays. Revenu en Tanzanie après trois ans de soins et de convalescence à l’étranger consécutifs à une tentative d’assassinat – politique selon lui – en 2017, cet avocat a notamment dénoncé des bourrages d’urnes et le refus de laisser les observateurs de son parti accéder aux bureaux de vote.

Le premier mandat de Magufuli a été caractérisé par un net recul des libertés fondamentales et une multiplication des attaques contre l’opposition, selon les organisations de défense des droits de l’Homme. «Nous sommes profondément inquiets d’informations faisant état d’irrégularités électorales, d’arrestations politiquement motivées et de violences au cours des élections tanzaniennes de la semaine dernière», a écrit sur Twitter le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.

Le ministre britannique en charge de l’Afrique, James Duddridge, a déclaré lundi dans un communiqué que son pays était «profondément troublé par les signalements de violences et d’intense contrôle policier pendant les élections, notamment l’arrestation de leaders de l’opposition.»

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