Faits divers

Les cinq activistes africains jugés fin septembre pour avoir voulu récupérer une œuvre africaine au Quai Branly

Arrêtés vendredi au musée, où ils avaient arraché un poteau funéraire pour dénoncer la «dépossession de l’Afrique», les cinq hommes vont être jugés pour «tentative de vol en réunion d’un objet mobilier classé».

Cinq militants, arrêtés vendredi au Musée du Quai Branly où ils avaient arraché un poteau funéraire pour dénoncer la «dépossession de l’Afrique de ses richesses», seront jugés fin septembre au tribunal de Paris, a-t-on appris auprès du parquet dimanche.

À l’issue de leur garde à vue, ces cinq hommes ont été remis en liberté dimanche sous contrôle judiciaire après avoir été présentés au parquet qui a décidé de les faire juger devant le tribunal correctionnel pour «tentative de vol en réunion d’un objet mobilier classé». Le groupe avait filmé puis publié en ligne la vidéo de leur action vendredi.

On y voit l’un des cinq hommes, qui se présente comme un ressortissant de la République démocratique du Congo, desceller un poteau funéraire Bari du XIXe siècle, aidé par un autre, avant de l’emmener dans les couloirs.

Pendant qu’il est filmé, l’homme hurle ses critiques à l’encontre de la France: «Nous avons décidé de récupérer ce qui nous appartient». «Ces biens nous ont été volés sous la colonisation. On part avec notre bien, on le ramène à la maison», répète-t-il aux gardiens qui les apostrophent et tentent de les retenir, avant leur interpellation par la police.

Le ministre de la Culture Franck Riester a condamné vendredi dans un communiqué «avec la plus grande fermeté» ces actes «qui portent atteinte au patrimoine». Il relève que ces hommes «ont formulé des messages à caractère politique et contesté la présence de cette œuvre, et d’autres, dans les collections françaises.»

«Si le débat sur les restitutions d’œuvres issues du continent africain est parfaitement légitime, il ne saurait en aucun cas justifier ce type d’actions», a ajouté M. Riester.

«L’œuvre ne semble avoir subi aucune dégradation importante et le musée va prendre sans délai toute mesure pour mener à bien les éventuelles restaurations requises», a indiqué le ministre.

La question des restitutions d’œuvres africaines qui sont arrivées dans les musées publics français pendant la colonisation est particulièrement sensible et controversée. Le Musée du Quai Branly dispose de la principale collection d’arts premiers africains.

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