Faits divers

Le djihadiste franco-sénégalais Oumar Diaby, alias Omsen détenu par un groupe rival en Syrie

Le djihadiste français Oumar Diaby, alias Omar Omsen, soupçonné d’avoir convaincu de nombreux Français de rejoindre la Syrie, a été arrêté dans ce pays par un groupe lié à Al-Qaïda, a appris l’AFP lundi 31 août de sources concordantes.

Dans un communiqué authentifié lundi par plusieurs experts du jihadisme contactés par l’AFP, le groupe Firqatul Ghuraba indique que «Omar Omsen, ainsi que trois autres frères, ont été arrêtés après avoir répondu à la convocation d’un tribunal» du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Le communiqué précise ne pas avoir d’explications claires quant aux motifs de cette arrestation.

L’expert Aymenn Jawad Tamimi a confirmé à l’AFP l’authenticité du document, ajoutant avoir obtenu directement de HTS l’information sur l’arrestation des quatre hommes. A Paris, une source proche du dossier a pour sa part indiqué qu’Omsen avait bien été arrêté par le HTS, ajoutant que son sort exact restait incertain.

«Ceux qui ont insulté le prophète ont été exécutés»
Ancien délinquant franco-sénégalais devenu prêcheur notamment via internet, Diaby travaillait en 2012 dans un snack hallal à Nice (sud-est de la France) avant de rejoindre la Syrie en 2013 où il a pris la tête d’une brigade djihadiste composée de jeunes Français, pour la plupart originaires comme lui de la région niçoise.

Auteur de vidéos de propagande, il s’était auto-proclamé imam. En septembre 2016, les Etats-Unis l’avaient qualifié de «terroriste international». Donné pour mort, il était réapparu dans un tournage diffusé par France 2 en 2016.

S’il n’est pas directement soupçonné d’avoir organisé des attentats, Omar Omsen avait approuvé l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015 à Paris, dont le procès s’ouvre à Paris mercredi. «Ceux qui ont insulté le prophète ont été exécutés. Il fallait faire ce que les frères Kouachi ont fait. J’aurais voulu être choisi pour faire cela», avait-il déclaré à France 2.

«Aujourd’hui, on estime que près de 70 personnes appartiennent à sa brigade, localisée au nord-ouest de la Syrie, à la frontière avec la Turquie», estime Jean-Charles Brisard, directeur du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), cité lundi dans le quotidien Nice-Matin. «C’est quelqu’un dont la longévité repose sur des équilibres fragiles avec des alliances de circonstances qu’il noue avec des groupes», ajoute-t-il. «Il se maintient d’une façon assez précaire, ces alliances faisant qu’il est arrêté de temps en temps au gré de dissensions internes».

En l’occurrence, le communiqué annonçant son arrestation, annoncé dès dimanche par le journaliste de France 24 et expert du djihadisme Wassim Nasr, évoque un différent avec le Parti islamique du Turkestan (PIT), un groupe djihadiste rival dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine.

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