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L’Australie abandonne une enquête sur Annika Smethurst, une journaliste et un lanceur d’alerte

Dans un article publié en 2018, Annika Smethurst avait affirmé que le gouvernement souhaitait étendre ses pouvoirs en matière d’espionnage de ses concitoyens.

La police australienne a annoncé mercredi 27 mai l’abandon des poursuites envers une journaliste de renom à l’origine de la diffusion d’informations embarrassantes pour le gouvernement.

Cette affaire avait suscité dans le pays un vaste débat sur la liberté d’informer. Le 21 octobre dernier, tous les journaux australiens avaient publié des Unes caviardées, recouvertes d’encre noire, pour protester contre le recul de la liberté de la presse. Mercredi, la police fédérale a indiqué qu’elle mettait fin à son enquête sur Annika Smethurst, journaliste politique chez News Corp, le groupe de médias de Rupert Murdoch, pour un article publié en 2018 affirmant que le gouvernement souhaitait étendre ses pouvoirs en matière d’espionnage de ses concitoyens.

La police cessera également d’enquêter pour identifier un lanceur d’alerte soupçonné d’avoir fourni à Mme Smethurst les documents classés à partir desquels elle a écrit son article. Cette décision intervient six semaines après l’invalidation par la plus haute juridiction d’Australie du mandat utilisé pour une perquisition en juin 2019 au domicile de la journaliste à Canberra, afin de connaître la source de ses révélations.

Manque de preuves
La Haute Cour a jugé que la saisie par la police des données de son téléphone portable et de son ordinateur était illégale. Cette perquisition visait à identifier la personne qui avait livré à Mme Smethurst les documents classés «top secret» provenant notamment du service de renseignement Australian Signals Directorate.

Ian McCartney, commissaire adjoint de la police fédérale australienne, a expliqué que le jugement rendu par la Haute Cour a entraîné un réexamen de l’affaire Smethurst lequel a conclu «qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour faire avancer l’enquête». «Personne ne sera poursuivi dans le cadre de la divulgation non autorisée» de ces informations, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Vague de protestation
Au lendemain de la perquisition du domicile de Mme Smethurst, la police fédérale avait également fait une descente au siège de la chaîne publique ABC à Sydney en quête d’éléments sur un autre lanceur d’alerte à l’origine d’un reportage sur des crimes de guerre présumés qu’auraient commis des soldats australiens en Afghanistan. Les deux journalistes d’ABC font toujours l’objet d’une enquête dans cette deuxième affaire. Le directeur de l’information de cette chaîne, Gaven Morris, a demandé mercredi à la police d’y mettre fin.

Ces deux descentes de police avaient déclenché une immense vague de protestation de la part des médias et organisations militant pour les libertés civiles. Contrairement à la plupart des démocraties, l’Australie n’a pas de déclaration des droits ni de protection constitutionnelle de la liberté d’expression ou de lois pour protéger les lanceurs d’alerte gouvernementaux.

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