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La Russie et le Rwanda envoient des troupes en Centrafrique

La Russie a envoyé «plusieurs centaines» de soldats en Centrafrique, a annoncé lundi 21 décembre Bangui, trois jours après une offensive de trois groupes armés qualifiée de «tentative de coup d’État» par le gouvernement, à moins d’une semaine des élections présidentielle et législative.

«La Russie a envoyé plusieurs centaines d’hommes des forces régulières, et des équipements lourds» dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale, a déclaré Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement centrafricain, sans préciser leur nombre exact ni la date de leur arrivée.

«Les Rwandais ont également envoyé plusieurs centaines d’hommes qui sont déjà sur le terrain et ont déjà commencé à combattre», a ajouté le porte-parole. Le Kremlin exprime sa «sérieuse inquiétude» face à la crise au Centrafrique, trois jours après une offensive de trois groupes armés dans ce pays, qualifiée de «tentative de coup d’État» par le gouvernement centrafricain.

«Les informations en provenance de ce pays suscitent une sérieuse inquiétude», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui, bien qu’interrogé sur le sujet, n’a, quant à lui, rien dit de la présence ou non en Centrafrique de centaines de troupes russes dont l’envoi a été annoncé par les autorités centrafricaines lundi.

En Centrafrique, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent la protection rapprochée du président Faustin Archange Touadera et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines. Moscou n’avait pas encore confirmé lundi matin l’envoi de soldats russes en Centrafrique.

Vendredi soir, trois des plus puissants groupes armés qui occupent plus des deux-tiers du pays avaient commencé à progresser sur des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale Bangui. Ils avaient en outre annoncé leur fusion.

Dans la foulée, le gouvernement a accusé samedi l’ex-chef de l’État, François Bozizé, de «tentative de coup d’État» avec une «intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui» en cette période électorale. Les élections présidentielles, avec pour favori le président sortant Faustin-Archange Touadéra, et législatives sont prévues dimanche prochain. Le parti de François Bozizé a démenti dimanche toute tentative de coup d’État.

Le porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro, a déclaré dimanche que les rebelles ont été bloqués ou repoussés dans plusieurs localités. La France, la Russie, les États-Unis, l’Union européenne et la Banque mondiale ont appelé dimanche François Bozizé et les groupes armés à déposer les armes.

Ces pays et institutions partenaires de la Centrafrique, membres du G5+, «demandent que Bozizé et les groupes armés alliés déposent immédiatement les armes, s’abstiennent de toute action de déstabilisation et respectent la décision de la Cour constitutionnelle du 3 décembre 2020», ont déclaré les signataires dans un communiqué commun publié dimanche.

Le Rwanda a envoyé des troupes en Centrafrique
Le Rwanda a envoyé des troupes en Centrafrique, où ses soldats servant sous mandat onusien ont été «pris pour cible par les rebelles» de l’ex-président François Bozizé, a annoncé dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 le ministère rwandais de la Défense.

«Le gouvernement rwandais a déployé une force de protection en République centrafricaine, dans le cadre d’un accord bilatéral de défense. Le déploiement est en réponse au ciblage du contingent des Forces de Défense du Rwanda (RDF) sous la force de maintien de la paix de l’ONU par les rebelles soutenus par (l’ancien président) François Bozizé», indique le ministère dans un communiqué. Aucun détail n’est donné sur la date du déploiement, le volume des effectifs déployés ou leur mission exacte. Le ministère précise seulement que les «troupes rwandaises contribueront également à assurer des élections générales pacifiques et sécurisées prévues le dimanche 27 décembre 2020».

Le Rwanda est l’un des principaux pays contributeurs de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) depuis son déploiement en 2014. La Minusca compte environ 11.500 Casques bleus. Le contingent rwandais de la Minusca est notamment chargé de la sécurité du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, et de la protection du palais présidentiel.

Vendredi soir, trois des plus puissants groupes armés qui occupent plus des deux-tiers de la Centrafrique avaient commencé à progresser sur des axes routiers vitaux pour l’approvisionnement de la capitale Bangui, après avoir annoncé leur fusion.

Dans la foulée, le gouvernement a accusé samedi François Bozizé de «tentative de coup d’État», lui prêtant l’«intention manifeste de marcher avec ses hommes sur» Bangui, ce que son parti a démenti. Arrivé au pouvoir en 2003 avant d’être lui-même renversé en 2013 par une coalition rebelle qui a plongé le pays dans la guerre civile, Bozizé, s’était déclaré candidat à la présidentielle de dimanche – couplée aux législatives – et faisait figure de principal concurrent au chef de l’État, favori. Mais la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature, estimant qu’il était sous le coup de sanctions de l’ONU pour son soutien présumé à des groupes armés responsables de «crimes de guerre» et de «crimes contre l’Humanité».

Samedi, Touadéra avait déjà évoqué une implication du Rwanda dans le combat contre les rebelles : «nos soldats sont en alerte générale, appuyés par la Minusca, la Fédération de Russie et le Rwanda pour sortir de cette crise», avait-il lancé à ses partisans. Des combattants de compagnies de sécurité privées russes sont entrés en action contre les rebelles dans une zone située au sud-ouest de Bangui, selon des sources humanitaires et sécuritaires.

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