L’euro a atteint lundi un nouveau plus haut en deux mois face au dollar, dans un marché optimiste malgré les tensions sino-américaines, à quelques jours d’une réunion de la Banque centrale européenne.
Vers 08H45 GMT (10H45 à Paris), l’euro gagnait 0,31% face au billet vert, à 1,1136 dollar. Une heure plus tôt, il avait atteint 1,1154 dollar, un niveau plus vu depuis fin mars.
« La réouverture de la plupart des pays rend possible une éventuelle reprise économique, ce qui aiguise l’appétit du marché pour le risque », et donc pèse sur le dollar, a expliqué Samuel Siew, analyste pour Phillip Futures.
Le billet vert étant considéré comme une valeur refuge, il a tendance à se déprécier lorsque l’optimisme domine sur les marchés.
De plus, « les participants au marché sont soulagés que le président Donald Trump n’ait pas annoncé d’actions de représailles significatives envers la Chine durant la conférence de presse de vendredi », a souligné Lee Hardman, analyste pour MUFG.
Les investisseurs redoutaient que Donald Trump ne remette en cause les efforts réalisés pour aboutir à une première phase d’un accord commercial, mais le président américain, qui dénonce depuis plusieurs jours la loi controversée sur la sécurité nationale que Pékin veut imposer à Hong Kong, a calmé le jeu en se contentant de demander la révocation du statut commercial préférentiel de l’ancienne colonie britannique avec les Etats-Unis.
Et concernant les manifestations contre les violences policières et le racisme aux Etats-Unis, qui ont parfois viré à l’émeute et ont conduit à l’instauration d’un couvre-feu dans plusieurs grandes villes, dont Washington, « les investisseurs ne semblent pas inquiets à ce stade », a ajouté Hussein Sayed, analyste pour FXTM.
L’événement principal de la semaine aura lieu jeudi avec la réunion de la Banque centrale européenne.
« La question clé est de savoir si (les responsables) vont étendre le programme d’achat d’actifs et, si oui, de combien », a expliqué M. Sayed.
Après une salve de mesures exceptionnelles en mars, alors que l’Europe se barricadait pour endiguer la crise sanitaire, l’institut s’était montré « prêt » à en faire plus, lors de sa réunion d’avril, face à cette crise « inédite en temps de paix ».
