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Deux statues de Victor Schoelcher détruites en Martinique, le jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage

Deux statues commémorative de Victor Schoelcher qui a permis la signature du décret abolissant l’esclavage en 1848, ont été détruites en Martinique le 22 mai, le jour où l’île commémorait son abolition.

Deux statues commémorative de Victor Schoelcher qui a permis la signature du décret abolissant l’esclavage et la traite négrière dans les colonies en 1848, ont été détruites en Martinique vendredi 22 mai, le jour où l’île commémorait son abolition de l’esclavage.

Relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo de la chute de ces statues à Fort-de-France et à l’entrée du bourg de la commune de Schoelcher, réalisée par les activistes eux-mêmes, qui se présentent comme anti-béké et anti-héritage colonial, a provoqué une vague d’indignation.

Une jeune femme soupçonnée d’avoir participé à l’action a été placée en garde à vue, et à l’issue, convoquée au tribunal le 9 juillet, selon son avocat Me Dominique Monotuka.

«Schoelcher n’est pas notre sauveur», ont écrit dans un communiqué les manifestants, qui sont aussi ceux qui ont bloqué pendant plusieurs semaines fin 2019 et début 2020 les hypermarchés chaque week-end, accusant leurs propriétaires, souvent de grandes familles locales (béké), d’être à l’origine de la pollution au chlordécone, un pesticide longtemps utilisé dans les bananeraies et suspecté d’être à l’origine de cancers de la prostate.

Emmanuel Macron a condamné ces actes, qui «salissent la mémoire de la République» :

Le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre a également condamné cet acte de vandalisme tout en assurant que «faire tomber une statue n’effacera ni l’histoire de notre peuple, ni l’humanisme de Victor Schoelcher et sa lutte acharnée pour la liberté et les droits humains».

La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a expliqué samedi dans un communiqué, que «ce combat a réuni les personnes réduites en esclavage, qui n’ont cessé de se révolter contre leur état, et l’ont fait encore le 22 mai 1848 en Martinique, et des militants abolitionnistes comme Victor Schoelcher».

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin a estimé sur Twitter que s’il est «permis de questionner l’histoire, cela nécessite un travail méthodique et rigoureux. En aucun cas cela ne doit se faire à travers la destruction de monuments qui incarnent notre mémoire collective».

Le 22 mai 1848, les esclaves qui s’étaient rebellés contre les colons arrachaient leur liberté en Martinique au terme de plusieurs jours de violentes émeutes. Des faits qui intervenaient moins d’un mois après la signature, à Paris, le 27 avril, du décret d’abolition de l’esclavage, porté notamment par Victor Schoelcher.

Après l’abolition, Victor Schoelcher devient député de la Martinique. Son nom est donné à la bibliothèque de Fort-de-France puis, en 1889 à la toute nouvelle ville de Case Navire. Des hommages qui, pour certains, empêchent la reconnaissance des héros locaux de l’abolition, comme l’esclave Romain.

Les manifestants demandent d’ailleurs que la bibliothèque et la ville qui portent le nom de Shoelcher soient renommées au profit d’acteurs locaux de l’abolition de l’esclavage et de l’émancipation des Noirs.

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