Politique

Des masques tombent à l’APR

Telle une armée mexicaine, des parlementaires de la mouvance présidentielle, plus précisément de l’Alliance pour la République n’hésitent plus à se crêper le chignon, avec comme toile de fond : l’argent avec comme soubassement d’enrichissement illicite

Telle une armée mexicaine, des parlementaires de la mouvance présidentielle, plus précisément du parti au pouvoir l’Alliance pour la République (APR) n’hésitent plus à se crêper le chignon, avec comme toile de fond : l’argent avec comme soubassement d’enrichissement illicite. Après les députés Farba Ngom, maire de Agnam et le 1er Vice-président de l’Assemblée, Moustapha Cissé Lô, c’est au tour du parlementaire Djibril War et de l’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar (Bby), Moustapha Diakhaté de se livrer à des déballages de bas étages. Des querelles internes qui font tomber les voiles des théoriciens pourtant de la gouvernance sobre et vertueuse.

Alors que les Sénégalais ne se sont toujours pas entièrement remis de l’affaire des faux billets dans laquelle est cité un parlementaire de la majorité présidentielle, à savoir Seydina Fall alias Boughazelli, actuellement sous mandat de dépôt à la prison de Rebeuss, revoilà une affaire qui ne manquera pas de faire réfléchir à deux fois les populations sur le choix de leurs élus à l’hémicycle.

Des parlementaires de l’Alliance pour la République (APR), parti au pouvoir, ne cessent de se crêper le chignon pour régler leurs différends, s’accusant mutuellement d’enrichissement illicite. Tous les moyens sont bons pour vilipender et ternir l’image de son camarade de parti.

Pour preuve, en répondant au député Djibril War qui l’accuse d’avoir détourné «des fonds du groupe parlementaire Bby d’un montant de dix millions mensuels, pendant 5 ans», l’ancien président du groupe parlementaire de Bby, Moustapha Diakhaté a traité son camarade de parti de «menteur». En effet, pour contredire son collègue qui a évalué le montant détourné par l’ancien député à 600 millions de FCFA, durant les 5 années passées à la tête du groupe Bby, Moustapha Diakhaté a indiqué «qu’en tant que Président du Groupe Bby, au lieu de 3 millions francs de CFA, je recevais mensuellement 5 millions de la même monnaie».

Allant plus loin, il dira que, contrairement aux propos du député War «le budget de fonctionnement du Groupe Bby, les crédits s’élevaient à 5 au lieu de 10 millions francs de CFA». De manière voilée, il semble accuser son camarade d’enrichissement illicite car ce dernier «a omis de révéler le montant des crédits qu’il recevait en tant que Président Commission et l’usage qu’il en faisait», fait-il remarquer.

Des échanges violents de ce genre, les députés de l’APR commencent en à habituer les Sénégalais. Cela, malgré les nombreuses remontrances du chef de parti, non moins président de la République, Macky Sall. Dans ce lot d’invectives de bas étages, l’on peut citer la brouille entre les députés Moustapha Cissé Lo et Farba Ngom. Dans une de ses sorties, à Dakaractu, le député-maire de Agnam avait révélé que le président du parlement de la CEDEAO «ne vit que pour l’argent».

Pis, pour prouver son goût très prononcé pour l’argent, il avait laissé entendre que «si Cissé Lô vous attaque le lundi, avec une enveloppe financière, vous pouvez l’amener à chanter vos louanges dès le mardi». La réponse ne s’était pas faite attendre du côté du tonitruant député, car le 1er Vice-président de l’Assemblée ne s’était pas fait prier pour s’en prendre à son collègue député. Il avait déclaré que «Farba Ngom doit apporter des réponses aux gens qui l’accusent de détenir plusieurs milliards, alors que personne ne lui connaît une entreprise qui lui permettrait d’avoir une telle richesse». Enfonçant le clou, il révélera «qu’il est incompréhensible de bâtir un patrimoine de plusieurs milliards en si peu de temps».

Des faits inédits, parmi tant d’autres sur de supposés enrichissements illicites de responsable du parti au pouvoir qui remettent au goût du jour la lancinante question de la gestion sobre et vertueuse des ressources du pays, tant prônée par les tenants du pouvoir. Le moins que l’on puisse dire, ces accusations et contre-accusations qui ont toutes pour dénominateur commun l’argent, trahissent la vraie nature de certains d’entre ceux qui prétendent défendre les intérêts des populations à l’hémicycle. Les masques tombent. Même si cela ne semble aucunement préoccuper le procureur de la République.

Jean Michel DIATTA

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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