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Des centaines de personnes marchent à Garges-lès-Gonesse en hommage à Alassane Kanté, tué d’une balle dans la tête

Le jeune homme de 21 ans, du quartier de la Muette, est décédé le week-end dernier après avoir reçu une balle dans la tête. Au-delà de son souvenir, ses proches et les acteurs du quartier appellent à agir pour que « plus jamais ça » ne se reproduise.
 Par Anne Collin

Un lourd silence règne le long cortège ponctué de pancartes aux messages de tendresse. Ce vendredi en fin d’après-midi, l’émotion était palpable dans le quartier de la Muette à Garges-lès-Gonesse où une marche blanche était organisée en hommage à Alassane, mort le week-end dernier. Des centaines de personnes de tous âges ont ainsi défilé derrière une banderole « Alassane à jamais dans nos cœurs » de la place Nelson-Mandela au lieu du drame, boulevard de la Muette, juste derrière le supermarché Cora.

Le jeune homme de 21 ans est décédé samedi matin après avoir reçu une balle dans la tête. Si l’enquête, confiée à la Sûreté départementale du Val-d’Oise, devra déterminer les circonstances exactes du drame, il pourrait s’agit d’une « embrouille de fin soirée » entre jeunes se connaissant mais qui se termine en tragédie car l’un d’eux, très alcoolisé, porte une arme à ce moment-là. L’auteur présumé du tir, qui avait pris la fuite après les faits, aurait été interpellé ce jeudi. Une information que la police n’a pas confirmée.

« Stop ça suffit ! »
Dans le défilé, c’est Alassane et sa famille qui sont sur toutes les lèvres. Tous sont là avant tout pour cet ami, ce voisin parti bien trop tôt et pour soutenir la famille bouleversée, présente ce vendredi. « C’était un garçon du quartier, tranquille, gentil, joyeux. Tout le monde le connaissait et l’aimait », soufflent plusieurs participants à la marche.

« Tous ceux qui sont venus nous parler d’Alassane, il n’y avait rien de négatif. Il n’y a même pas cinq minutes, quelqu’un m’a dit quand mon frère est arrivé, c’est Alassane qui l’a accueilli, qui lui a dit vient avec nous. Il mettait à l’aise tout le monde, il aidait tout le monde. Un petit clown, on va dire », raconte sa tante au micro, lors des prises de parole. « Alassane on t’aime et on ne t’oublie pas ! » clame son oncle, applaudi par la foule.

Mais la famille, les proches, des mamans et différents acteurs du quartier ont souhaité également faire passer un autre message : « Plus jamais ça ! ».

« Stop ça suffit! », affirme notamment sa grand-mère émue. Des mamans du quartier rappellent de tristes précédents. « On a déjà pleuré à l’époque et ça se reproduit dans des circonstances proches ».

« Il n’y a pas d’arme qui doit rentrer dans ce quartier »
Et les intervenants d’appeler chacun à agir pour que ça ne se reproduise plus.

« Les grands, vous voyez un petit qui traîne, vous le ramenez chez ses parents. Vous voyez quelqu’un avec une arme, vous réglez cette situation. Il n’y a pas d’arme qui doit rentrer dans ce quartier. Ce n’est pas le Bronx, ici. On ne devrait pas tuer gratuitement comme ça. On est tous nés ici, on a tous mal aujourd’hui », poursuit sa tante avant de demander la mise en place d’une cellule psychologique pour soutenir les habitants face à ce drame.

Et différentes personnes au micro de poursuivre. « Aujourd’hui, on est meurtri mais derrière ce désastre, il faut trouver des solutions pour La Muette et d’autres quartiers. On en a marre, affirme notamment Tony. Je m’engage, comme je l’ai déjà dit, à aider. Il va y avoir des réunions. Je compte sur tout le monde pour donner des idées, trouver des solutions. On en a marre de pleurer. S’il vous plaît ». D’autres personnes de prendre le même engagement. « Il faut que ça bouge, il faut que s’arrête », affirment-ils.

Anne Collin

Digital Manager - Chef de projet chez Alixcom Dakar | E-mail: saliou@dakar-echo.com | +221 77 962 92 15

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