Roumanie

Accusé de plagiat, Sorin Campeanu, le ministre roumain de l’éducation annonce son départ du gouvernement

Sorin Campeanu a annoncé son départ du gouvernement, sans en donner la raison. Il était accusé de s’être approprié certains chapitres d’un ouvrage.

Le ministre roumain de l’Éducation Sorin Cimpeanu, mis en cause dans une affaire de plagiat, a présenté sa démission. «J’ai décidé de quitter mes fonctions», a écrit le responsable dans un message publié jeudi soir sur Facebook. Le Premier ministre Nicolae Ciuca a pris acte dans la nuit.

Cimpeanu n’a pas donné les raisons de sa décision mais elle intervient quelques jours après la parution d’un article l’accusant de «s’être frauduleusement approprié la paternité de 13 chapitres» d’un cours universitaire, précédemment publié sous la signature de deux autres professeurs.

La chasseuse de plagiat à l’origine des révélations, Emilia Sercan, a salué cette démission «sous la pression publique». «C’est la première fois dans le cas d’un ministre de premier plan», a-t-elle dit vendredi, saluant un début de prise de conscience sur le sujet. Elle espère désormais que le gouvernement retirera un texte présenté par Cimpeanu, qui prévoit la prescription des fautes académiques au bout de trois ans.

Une fraude tentante
Cimpeanu a fustigé dans la presse locale «de prétendus experts en éducation, des analphabètes» qui «veulent à tout prix bloquer les lois sur l’éducation». «Il n’y a pas de droits d’auteur sur ces choses-là, tout comme il n’y en a pas sur le mode d’emploi d’une machine à café», a argué celui qui est aussi président de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), un réseau international de plus de 1000 universités, écoles et centres de recherche.

Dans ce pays d’Europe centrale, la fraude académique est devenue un raccourci tentant pour accéder aux sphères du pouvoir, explique Emilia Sercan. La journaliste d’investigation a débusqué une cinquantaine de cas de ministres, procureurs ou juges ayant publié des livres, articles scientifiques et thèses à l’authenticité douteuse.

Souvent cible de menaces, Emilia Sercan s’en est récemment prise au Premier ministre lui-même, qui nie les allégations. Après la publication de l’enquête visant Ciuca, elle s’est dite victime d’une vaste opération de dénigrement, un «kompromat» à la roumaine impliquant la diffusion sur internet de photographies intimes volées.

Jean Louis Verdier - Rédacteur en Chef Digital - Paris- Dubaï - Hong Kong dakarecho@gmail.com - Tél (+00) 33 6 17 86 36 34 + 852 6586 2047

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