Attention, messieurs et dames, vous autres promus à de prestigieuses fonctions dans la masse de 18 millions de Sénégalais que nous sommes. Point d’enflure !
Et puis, Oscar Sierra avait tenu à rappeler que vous n’êtes pas au pouvoir pour des privilèges comme il est de coutume chez nous autres les nègres depuis nos glorieuses indépendances.
C’est-à-dire, cette folle frénésie d’accaparement et cette propension à s’enrichir sans coup férir.
L’urgence, disait-il, c’est de se ceindre les reins pour corriger les errements et imperfections des voyous qui se la jouaient gentlemen alors qu’ils étaient tous des rustres.
Evitez surtout de prendre de la bouteille et avoir la grosse tête, en tournant le dos à cette vaillante jeunesse sans qui rien ne serait possible. On sait ce que représente une parcelle, si petite soit-elle, de pouvoir.
C’est comme l’alcool. Plus on en prend, plus ça vous monte à la tête jusqu’à l’ivresse. Gardez les pieds sur terre et éloignez-vous surtout des laudateurs, larbins et forts en gueule qui ont cette disposition reptilienne de s’accommoder à tous les pouvoirs.
Fort heureusement, on ne voit plus ces scories dans les rassemblements publics. Elles se cachent certainement pour jouir de leurs butins amassés durant les douze ans de règne du Chef. Un règne qui a pris fin en mars dernier et dont les acteurs sont retournés dans un total anonymat.
Des messieurs et dames qui s’étaient détournés du peuple qu’ils fixaient à travers les vitres teintées de leurs luxueuses bagnoles, refusant de prendre les appels de leurs militants et ignorant leurs messages. Retour à la vie normale pour eux, c’est-à-dire une vie sans escortes ni protections policières.
D’autres ont pris le relais, un nouveau pouvoir s’est installé et il parait que certains d’entre les actuels dirigeants sont devenus subitement injoignables. Grave erreur !
Bien entendu dans une société où le politicien est perçu comme un bailleur, il serait difficile pour ces autorités de répondre à tout va à des appels ou à rédiger du tic au tac des textos. Il y va de la bonne gouvernance de nos ressources et du bon fonctionnement de l’Etat.
Ça, il faut que les militants le comprennent ainsi pour ne pas prendre en otages ministres et directeurs dont la mission est cruciale pour ce charmant pays où tout est à reconstruire.
Le secret pour ne pas se couper de la base repose sur une bonne organisation. Lorsqu’il était Premier ministre, Jules Ndéné Ndiaye — tiens, tiens, où est-il passé celui-là ? — expliquait toujours prendre un temps de sa journée ou, plutôt, de sa nuit pour répondre à tous les messages avant de retrouver son douillet lit.
Pour Rimka alors dans sa toute-puissance, c’était son jeu favori. Mitrailler de textos ses collaborateurs et aussi répondre à ses partisans. Ça ne coûte rien et ça peut rapporter gros électoralement…
Kàccoor BI
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