Près de deux millions de fidèles se sont rassemblés à Touba, ville sainte du Sénégal, pour la 131ᵉ édition du Grand Magal. Cette célébration annuelle, qui attire pèlerins et personnalités, est un hommage au fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba. Elle commémore le rang spirituel qu’il aurait atteint durant son exil en 1895.

Une célébration de la résistance non-violente
En wolof, “Magal” signifie “louange”. La confrérie mouride célèbre le 18 du mois de Safar l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba, une figure de la résistance non-violente face au colonialisme français. À la différence des luttes armées, Bamba, à travers sa confrérie et ses enseignements, a défié l’autorité coloniale sans violence, ce qui a mené à ses multiples exils et à un renforcement de son influence.

Un événement religieux et social majeur
Le Grand Magal est aujourd’hui l’un des plus grands événements religieux d’Afrique. Des pèlerins du Sénégal et de sa diaspora (États-Unis, France, Italie) convergent vers Touba pour prier, visiter la Grande Mosquée et le mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba. Au-delà de l’aspect religieux, c’est aussi un rendez-vous politique et social : chefs d’État, ministres et diplomates y sont présents pour saluer le guide actuel, Serigne Mountakha Mbacké.

Le Magal symbolise l’équilibre unique du Sénégal, un État laïc moderne où les confréries soufies conservent une place centrale et respectée. Cet équilibre, selon les experts, explique en partie la stabilité du pays face aux extrémismes qui menacent la sous-région.