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L’Afrique, Thiaroye, Lumumba et Sonko – Par Ayache BIELSA

L’Afrique, Thiaroye, Lumumba et Sonko – Par Ayache BIELSA

La France ne s’est pas contentée d’occulter l’histoire du massacre de Thiaroye, elle l’a également niée, comme cela a toujours été le cas lorsqu’il s’agit d’évoquer son passé colonial .

L’occultation de ce massacre s’inscrit dans une logique plus large de négation et d’effacement du passé colonial français. Pendant des années, l’État français a cherché à minimiser ou à nier la réalité de sa colonisation en Afrique, marquée par des massacres et des exactions.

Les idées racistes de figures historiques et politiques comme Jules Ferry, les ambitions colonialistes et expansionnistes de Napoléon Bonaparte, Napoléon III, Lyautey, Faidherbe, et d’autres continuent d’influencer les dirigeants français dans leurs rapports avec l’Afrique.

Le massacre de Thiaroye met en lumière la répression, la violence et l’inhumanité de la politique coloniale française. Celle-ci n’avait rien de civilisatrice ou d’émancipatrice — d’ailleurs, les peuples colonisés n’en avaient pas besoin. Il s’agissait plutôt d’une politique de démantèlement des structures sociales et territoriales bien établies. Il s’agissait également d’une politique d’assimilation forcée, d’aliénation et de privation, où les peuples étaient soumis au humiliant Code de l’Indigénat.

Cette politique, que la France coloniale qualifiait honteusement de « pacification », avait été mise en place par des figures comme Faidherbe au Sénégal pour écraser toute forme de résistance à la colonisation.

En commémorant la mémoire du massacre de Thiaroye et en plaçant l’État du Sénégal au cœur de cette démarche, le Premier ministre Ousmane Sonko a compris que l’historiographie africaine avait négligé un aspect fondamental de l’histoire générale de l’Afrique : celle de la mémoire.

Le récit historique du massacre de Thiaroye par les Africains est non seulement une nécessité, mais il fait écho à la réécriture plus large de l’histoire de l’Afrique, un vœu exprimé par le grand leader panafricaniste Patrice Lumumba, qui appelait les générations futures, comme Ousmane Sonko, à écrire l’histoire de leur propre continent.

L’appel de Sonko pour une réécriture massive de l’histoire de Thiaroye incarne l’idée d’une Afrique nouvelle, libre, et consciente de son passé — de ses luttes contre la colonisation, de ses luttes pour l’indépendance. Il symbolise également un avenir où les enfants de l’Afrique seront les architectes de leur propre destin.

Il est impératif de réécrire l’histoire de l’Afrique, mais sans parti pris, sans falsification des faits, sans manipulation des sources. Il est important de faire appel à toutes les sources, qu’elles soient primaires ou secondaires, écrites ou orales. Écrire l’histoire de l’Afrique sans recourir aux sources orales reviendrait à produire un travail scientifique incomplet.

En somme, réécrire l’histoire de l’Afrique, tout en restant fidèle à la vérité, est un devoir, plutôt que de la dénaturer comme cela a été fait par le passé.

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